Mbour un enfant muet disparaît : Sa maman retrace les circonstances de sa disparition

C’est une maman meurtrie qui demande de l’aide et cherche inlassablement son fils qui a disparu depuis 10 jours. Son récit est poignant. A Mbour, parents, amis et camarades de classe recherchent Pape Cheikh Lèye, sans répit.

 

Le quartier Thiocé est secoué, depuis quelques jours, par la disparition de Pape Cheikh Lèye. Depuis le 21 février dernier, l’écolier, qui était parti à l’école privée Baptiste Dund Gi, reste introuvable. Sa disparition est une énigme pour ses parents qui ne savent plus où donner de la tête. Hier encore, voisins et amis défilaient chez les Lèye pour s’enquérir des dernières nouvelles. Après les salutations d’usage, on ne cesse d’entendre les visiteurs poser des questions sur les recherches et réconforter la famille : ‘’Avez-vous des nouvelles du petit ? C’est vraiment inquiétant, mais tenez bon, vous le retrouverez, avec la grâce du bon Dieu.’’

Ndèye Fatou Sall, la maman du petit, a le visage marqué. Elle s’apprêtait à se rendre, dans les quartiers environnants, à la recherche de son enfant, à notre arrivée. ‘’La nuit, elle ne dort pas et le jour, elle ne se repose pas. Elle ne fait que penser à notre enfant’’, témoigne Mor Lèye, le père de famille. Ce dernier ne trouve pas les mots pour parler de son fils. Assis sur le rebord d’une table, il tient sa tête dans ses mains. La maman, dans un sursaut, se lève, se dirige vers la porte, l’ouvre et la referme. Elle revient s’asseoir sur le lit, avec une volonté ferme et dit : ‘’Dépêchez-vous, s’il vous plait, je n’ai pas beaucoup de temps. Je dois aller à la recherche de mon fils.’’ Puis, elle explique les circonstances dans lesquelles son fils a disparu.

‘’Il s’appelle Pape Cheikh Lèye, il est né en 2001 et il est muet. Mais il entend très bien. Quand vous l’appelez par son nom, il vous répond. Quand on lui demande d’apporter quelque chose, il vous l’apporte. Quand on l’envoie à la boutique, il y va et achète ce que vous lui avez demandé. Donc, vous voyez qu’il est très réceptif. C’est un gamin très social, personne ne peut le mettre en colère. Il n’apporte que la gaieté et la joie là où il se trouve’’, explique Ndèye Fatou Sall, la voix empreinte d’émotion.

Elle poursuit : ‘’Ce jour-là, sa sœur qui, d’habitude, l’amenait à l’école, devait faire une composition. Donc, son grand frère l’a amené. Mais lui aussi avait cours. Sur le chemin, il est descendu et a demandé au chauffeur de le déposer à l’école. On avait l’habitude de le conduire jusqu’à l’école. On sonnait et la responsable venait le prendre. Je n’ai que deux garçons. Et Cheikh, c’est mon enfant de cœur. Je l’aime de tout mon cœur’’, dit-elle. Puis, joignant ses paroles aux gestes, elle tapote son cœur. La maman poursuit que, vers midi, elle a commencé à se sentir oppressée. ‘’En un moment, j’ai ressenti un poids dans mon cœur. J’ai dit à mon mari que j’avais un mauvais pressentiment. Il m’a rassuré et m’a dit que ce n’était rien. Au même moment, son grand frère m’a appelée pour me dire qu’il est allé prendre Cheikh à son école et qu’on lui avait dit qu’il n’était pas venu. Je ne sais pas où se trouve mon fils. Je prie pour qu’il me revienne sain et sauf’’, explique-t-elle.

‘’Cheikh, nous l’aimons tous, il nous procure beaucoup de joie. Depuis, son grand frère qui l’avait amené et toute la famille d’ailleurs, ne dorment que d’un seul œil. La journée, nous fermons la maison et nous allons tous à sa recherche. Ses camarades d’école ont confectionné des affiches avec la photo de Cheikh et ils les distribuent partout’’, explique une mère meurtrie, attendant le retour de son Cheikh.

KHADY NDOYE [MBOUR]

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