Mesures Annoncées Par Le Ministre Cheikh Oumar Hann : SAES ET SUDES Affichent Leur Scepticisme

Interpellés par Sud Quotidien, Oumar Dia du Sudes/Esr et la coordinatrice de la section Saes de Ziguinchor, Diémé Ka, ont affiché leur scepticisme sur l’effectivité des mesures annoncées par le ministre Cheikh Oumar Hann.

Les syndicats des enseignants du Supérieur, précisément le Saes et le Sudes, ont suivi avec attention les mesures d’accompagnement annoncées par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hanne, à la suite d’une série de rencontres avec les délégations des universités de Ziguinchor et de Bambey.

Interpellés par Sud Quotidien, le secrétaire général de la section Enseignement supérieur et Recherche du Sudes (Sudes/Esr), Oumar Dia, et la coordinatrice de la section Saes de Ziguinchor, Diémé Ka, ont affiché leur scepticisme sur l’effectivité des mesures annoncées. Le Saes parle de propositions mesurables dans le temps et à court terme et veut un appui soutenu plutôt qu’une subvention ponctuelle de 500 millions FCfa. Le Sudes ne voit pas comment le ministre va arriver à faire construire très rapidement, pour le premier semestre de cette année universitaire, les 02 amphis de 300 places chacun et celui de 500 places annoncés, notamment à Ziguinchor.

OUMAR DIA, SG SUDES /ESR : «Notre syndicat ne peut donner aucun crédit aux décisions sorties de ses deux opérations de relations publiques…»

Le Sudes/Esr tient d’emblée à souligner que le sens et la conscience des responsabilités commandait à M. Cheikh Oumar Hanne de commencer par ce type de consultations avant de décider, sur la base de difficultés clairement identifiées et de moyens disponibles à dégager pour y faire face, de faire orienter tous les bacheliers dans les seules universités publiques. En l’espèce, le ministre a mis la charrue avant les bœufs. Le ministre est loin d’avoir pris la pleine mesure des problèmes profonds de l’Enseignement supérieur du reste aggravés par sa décision inopportune d’envoyer tous les bacheliers de 2019 dans les seules universités publiques. Sinon comment comprendre qu’il ne se soit attelé aux problèmes évidents causés par sa mesure que cinq (05) mois après son annonce aux Sénégalais ? Pour le Sudes/esr, il n’y a que deux explications possibles à une démarche aussi légère et incohérente : soit le ministre est incompétent ; soit il n’a pas la moindre conscience des nombreuses urgences de son secteur. Dans l’un ou l’autre cas, notre syndicat ne peut donner aucun crédit aux décisions sorties de ses deux opérations de relations publiques, d’abord avec les autorités de l’Université Assane Seck de Ziguinchor le 14 janvier 2020 et ensuite avec celles de l’Université Alioune Diop de Bambey, le 17 janvier 2020.

Sur les mesures d’accompagnement annoncées en faveur de Ziguinchor, le Sudes/Esr n’a aucune raison de prendre au sérieux les déclarations du ministre faites à ce sujet. Ayant fait jusque-là preuve d’une très grande légèreté et d’un très grand amateurisme, on ne voit pas comment il va arriver à faire construire très rapidement, pour le premier semestre de cette année universitaire, les 02 amphis de 300 places chacun et celui de 500 places annoncés.  Le Sudes/Esr a les mêmes réserves vis-à-vis des mesures d’accompagnement annoncées en faveur de l’Université Alioune Diop de Bambey : elles ont été prises trop tard, sont insignifiantes et ne seront de toute façon ‒sauf miracle‒ pas concrétisées. Notre syndicat tient à prévenir M. Cheikh Oumar Hanne : si son projet est de dérouler ce qui ressemble manifestement à un plan de tricherie, qu’il sache que nos camarades sont déjà préparés à le mettre en échec. La tricherie n’étant pas une culture commune à tous, le Sudes/Esr tient à s’en démarquer en déclarant publiquement que les mesures d’accompagnement annoncées par M. Cheikh Oumar Anne en faveur des universités Assane Seck de Ziguinchor et Alioune Diop de Bambey ont non seulement été prises trop tard mais qu’elles sont également insignifiantes et ne seront de toute façon pas mises en œuvre dans les délais. Ce qui augure malheureusement d’une année universitaire explosive et ultimement invalide si l’on ne respecte le quantum horaire.

DR NDIEME SOW, COORDINATRICE SAES UASZ : «Nous reprochons… au ministre son refus systématique d’acter les propositions et les engagements qu’ils ne formulent que verbalement»

Nous reprochons actuellement au ministre son refus systématique d’acter les propositions et les engagements qu’ils ne formulent que verbalement. Il est heureux de voir afin le ministre prendre des engagements publics. L’opinion sera témoin. Ces propositions sont mesurables dans le temps et à court terme. Dans le communiqué, il avance la construction rapide de 2 amphithéâtres de 300 places. La terminologie est importante car il parle d’amphithéâtres et non de chapiteaux.

Ainsi, nous nous attendons à des constructions en dur. Nous avons dit que les chapiteaux ne sont pas une solution pérenne au regard du climat assez particulier à Ziguinchor, notamment au mois de juin avec les pluies et vents.  Le ministre a dit qu’une enveloppe de 100 millions sera dégagée pour la réhabilitation des locaux de l’UFR Santé et des microscopes seront mis à la disposition de ladite UFR, alors que les bacheliers sont déjà sur place. Nous sommes au mois de janvier. La rentrée universitaire était prévue le 06 janvier. Rien n’a été fait de tout ce sur quoi nous nous attendions.

Le ministère annonce une subvention ponctuelle de 500 000 000 F Cfa, soit l’équivalent des attentes de ladite université. Nous aimerions que l’appui soit consolidé dans le budget de l’université pour l’année prochaine. Nous avions dans notre schéma le recrutement de 17 enseignants chercheurs avec cette enveloppe qui était prévue. Sachant que l’argent sera désormais disponible, nous comptons recruter. Ces enseignants ne seront pas à l’Uasz de manière ponctuelle. Ils seront des permanents.

UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR : Le Saes exige les emplois du temps

La section Ziguinchor du Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) a décidé de lever son mot d’ordre de grève décrété à la suite de la décision du gouvernement d’orienter tous les nouveaux bacheliers dans les universités publiques. En assemblée générale hier, lundi 20 janvier, les enseignants membres exigent désormais, sans délai, des autorités rectorales, les emplois du temps pour démarrer les enseignements du premier semestre dès aujourd’hui, mardi, à partir de 8 heures. En effet, le Saes a voulu attirer l’attention de l’Etat sur le nombre exorbitant de 3500 bacheliers orientés à Ziguinchor, où le déficit de salles de classe est persistant. Le Saes soutient que les engagements que le ministère de l’Enseignement Supérieur avait pris pour que l’université prenne tous les bacheliers orientés, n’ont pas été respectés. Le syndicat avait aussi alerté que « l’université n’a pas d’enseignants pour prendre ce surplus d’étudiants, le campus social ne dispose pas de logements pour les accueillir ». Pour la coordinatrice de la Section, Dr Ndiémé Sow, « le vice rectorat chargé de la pédagogie est dans l’incapacité de faire un emploi de temps, faute de salles de classes. Nous sommes des enseignants, nous exigeons nos emplois du temps ».

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