NIGERIA : L’opposition accuse le pouvoir de “manipuler” les résultats

Le principal parti d’opposition a accusé lundi le parti au pouvoir de “manipuler” les résultats des élections générales de samedi, alors que les résultats officiels n’ont toujours pas été annoncés.

“C’est inacceptable”, a lancé Uche Secondus, directeur de campagne du Parti populaire démocratique (PDP) lors d’un point de presse, organisé dans l’urgence à Abuja, pendant que la Commission électorale égrainait les premiers résultats de la présidentielle.

“Cela va être difficile pour le pays tout entier d’accepter un tel niveau d’intimidation”, a déclaré M. Secondus, sans dire néanmoins si le PDP envisageait de lancer des procédures judiciaires. “C’est comme si nous étions retournés à l’ère des régimes militaires, nous n’avons jamais vu ça”.

Les élections générales de samedi, déjà reportées in extremis d’une semaine, ont été perturbées par de “sérieux manquements opérationnels” et des “problèmes logistiques importants”, ont noté à la fois les observateurs de l’Union européenne et de la société civile nigériane. Les représentants de l’Union Africaine a salué de leur côté un vote qui s’est “globalement déroulé dans un climat de paix” malgré les retards.

“Les violences liées aux élections (…) ont entraîné la mort d’au moins 39 Nigérians” depuis samedi, a affirmé Situation Room, un groupe de la société civile nigériane, qui avait déployé plus de 8.000 observateurs dans le pays, regrettant le “manque de compassion et d’intérêt de la classe politique à ce sujet”.

Déplorant des intimidations, de nombreux “longs” retard à l’ouverture des bureaux de vote, mais aussi du matériel électoral manquant ou plus grave, des bourrages d’urnes avec des bulletins sans empreinte (les électeurs nigérians apposent leur empreinte devant le parti de leur choix), Situation Room a conclu que “l’élection est un pas en arrière par rapport à l’élection générale de 2015”.

De son côté la Commission électorale indépendante (INEC) avait commencé l’annonce des résultats, Etat par Etat, parti par parti.

Les premiers résultats (5 Etats sur 36, ainsi que la capitale, Abuja, lundi), n’étaient pas représentatifs des résultats définitifs et restaient plutôt serrés entre les deux candidats principaux pour la magistrature suprême, mais les deux partis ont déjà annoncé leur victoire dès le lendemain du scrutin.

Le chef de l’Etat sortant, Muhammadu Buhari, 76 ans, pour le Congrès des progressistes (APC) a affronté l’ancien vice-président Atiku Abubakar, 72 ans (PDP).

Le Nigeria a voté samedi pour élire son nouveau président ainsi que 360 députés et 109 sénateurs.

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