Nucléaire iranien : l’UE rejette l’ultimatum de Téhéran mais veut éviter l’escalade

Les chefs d’État des 27 pays de l’Union européenne ont rejeté, jeudi, “l’ultimatum” de Téhéran sur son programme nucléaire tout en refusant que les pressions des États-Unis ne provoquent une “escalade” sans retour.

Ni “ultimatum” ni “escalade”. Les dirigeants européens réunis à Sibiu, en Roumanie, pour un sommet sur l’avenir de l’Union européenne (UE) ont rejeté, jeudi 8 mai, “l’ultimatum” lancé la veille par Téhéran sur son programme nucléaire.

“Nous rejetons tout ultimatum et nous évaluerons le respect par l’Iran de ses engagements en matière nucléaire”, ont prévenu dans un communiqué commun les pays européens impliqués dans le dossier, ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Mercredi, Téhéran avait donné deux mois aux Européens pour sortir réellement les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de leur isolement provoqué par les sanctions américaines, faute de quoi la République islamique renoncerait à des engagements pris dans l’accord international de 2015.

Le même jour, l’Iran avait fait savoir qu’il cessait de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, revenant sur des restrictions consenties par l’accord conclu à Vienne en juillet 2015.

Engagements pour “la levée des sanctions au profit du peuple iranien”

Les Européens ont exprimé, jeudi, leur “vive préoccupation”. “Nous demeurons pleinement attachés à la préservation et à la mise en œuvre intégrale de l’accord sur le nucléaire, une réalisation essentielle dans l’architecture mondiale de non-prolifération nucléaire, qui est dans l’intérêt de la sécurité de tous”, ont-ils souligné.

S’ils ont rejeté les menaces iraniennes, les Européens ont toutefois réaffirmé leurs “engagements fermes” pour “la levée des sanctions au profit du peuple iranien”. Et ils ont déploré “que les États-Unis aient à nouveau imposé des sanctions après leur retrait de l’accord” en 2018.

Washington a en effet durci mercredi ses sanctions économiques contre l’Iran, en ajoutant l’acier, le fer, l’aluminium et le cuivre aux secteurs visés par des mesures punitives.

Les Européens se disent malgré ce regain de tensions “déterminés à poursuivre [leurs] efforts pour permettre la poursuite du commerce légitime avec l’Iran”, en particulier via le système de troc, dit de l’Instex, mis sur pied par Paris, Berlin et Londres fin janvier.

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