Ousmane, frère de Bara Sow: « on reprochait à mon frère sa proximité avec l’une des femmes de Cheikh Béthio »

« Mon frère était quelqu’un de pieux, mais depuis qu’il a rencontré Cheikh Béthio, il avait arrêté de prier et commençait à se comporter bizarrement ».

Les langues continuent à se délier au troisième jour du procès des Thiantacounes à Mbour. Ce jeudi, des témoins proches des deux victimes, Ababacar Diagne et Bara Sow, ainsi que deux épouses de Cheikh Béthio Thioune, citées comme témoins, ont été appelés à la barre.

Devant la barre, le frère de Bara Sow, Ousmane a fait plusieurs révélations. « Mon frère était quelqu’un de pieux, mais depuis qu’il a rencontré Cheikh Béthio, il avait arrêté de prier et commençait à se comporter bizarrement ».

Ousmane Sow a également démenti les rumeurs disant que son frère proférait des insultes à l’encontre de feu Serigne Saliou Mbacké. « Tout cela est faux. Mon frère avait trois enfants. Deux garçons à qui il avait donné les noms de Serigne Saliou et de Cheikh Béthio Thioune. Il avait aussi une fille qui portait le nom de Mame Diarra ».

Tout au contraire, a soutenu Ousmane Sow, « ce qu’on reprochait à mon frère, c’est sa proximité avec une des femmes de Cheikh Béthio Thioune ».

« Mon frère Bara Sow a été envoûté par Cheikh Béthio Thioune », l’accablant témoignage d’un témoin
À la barre de la Chambre criminelle du TGI de Mbour ce jeudi, Ousmane Sow, 48 ans, est sûr de lui comme seuls le sont certains membres des familles des victimes du double meurtre de Médinatoul Salam. Il a été appelé à témoigner au procès de Cheikh Béthio Thioune et Cie.

Le témoin accable, au premier chef, le guide des thiantacounes. « Mon frère a été envoûté par Cheikh Béthio Thioune et je pense qu’il est le premier responsable de sa mort. Bara Sow lui donnait tout ce qu’il lui demandait. Il faisait aussi tout ce qu’il lui demandait de faire. » Le témoin a assuré que le guide religieux a commis une faute lourde, car il n’a pas détecté le danger dans lequel vivaient les thiantacounes Bara Sow et Ababacar Diagne, morts sous les coups de ses disciples.

Face à Abdou Dialy Kane, avocat de la défense, le frère de Bara Sow est resté stoïque, presque jusqu’au bout, le conseil des accusés cherchant des incohérences dans sa version, le poussant à se contredire. Il a reposé maintes fois les mêmes questions, au point d’indisposer le parquet et même le juge Thierno Niang. Le témoin, tuteur de la victime, s’est montré combatif face aux conseils des 19 accusés, qui ont essayé de « lui faire dire ce qu’il n’a pas dit », à propos de l’internement psychiatrique de son frère Bara Sow. Ce dernier, entre-temps devenu marié et père de trois enfants, «recevait un traitement à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye», a confirmé son frère, précisant qu’ « il n’était pas fou ».

Il considère les « commandos » de Béthio Thioune comme des hommes violents, colériques qui s’en prenaient aux talibés quand ils n’obtenaient pas ce qu’ils voulaient. La matinée de ce jeudi a été décisive pour le principal suspect de ce dossier, Cheikh Béthio Thioune, qui est jugé par contumace.

Le procès du double meurtre de Médinatoul Salam se poursuit devant la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Mbour. Les thiantacounes comparaissent pour avoir tué leurs condisciples Bara Sow et Ababacar Diagne. Les audiences doivent durer un peu plus de deux semaines. Après quoi Cheikh Béthio Thioune et Cie connaîtront leurs peines…

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