Pas d’Europe pour l’OM ? C’est de moins en moins rare et ça n’annonce rien de bon…

Humilié par Lyon au Vélodrome (0-3) dimanche, Marseille ne disputera pas de coupe d’Europe la saison prochaine. Ce ne sera que la quatrième fois depuis quinze ans, mais déjà la troisième sur les six dernières années. Et cela n’est jamais sans conséquence.
Les printemps se suivent et ne se ressemblent pas pour Marseille. Il y a un an, l’OM était à trois jours d’une finale de Ligue Europa face à l’Atlético de Madrid et rêvait d’un deuxième titre européen, finalement transformé en cauchemar par les Colchoneros (3-0). Un an plus tard, les Marseillais ont vu leurs minces espoirs de disputer une coupe d’Europe la saison prochaine balayés violemment par Lyon dimanche au Vélodrome (0-3). Voir le seul club français vainqueur de la Ligue des champions absent des joutes européennes est forcément un événement. Mais cela devient aussi une habitude.

Le phénomène ne s’est produit que quatre fois sur les quinze dernières saisons. Mais il se fait de plus en plus fréquent et confirme une régression que la parenthèse enchantée du printemps dernier ne peut plus masquer. Marseille, qui n’a plus goûté à la Ligue des champions depuis 2013, avait déjà échoué dans la quête d’une qualification pour une coupe d’Europe en 2013-14 puis en 2015-16. La saison prochaine, il vivra cet affront pour la troisième fois en six ans. Ce n’est pas normal. Mais ce n’est plus très loin de devenir une norme. Et les précédents indiquent que cela annonce un été agité sur la Canebière.

2013-14
Comment est-ce arrivé ?
Marseille réussit son entame avec trois victoires mais sombre à partir de septembre. L’OM ne signe que 5 victoires sur les 14 matches suivants en Ligue 1 et connaît une campagne catastrophique en Ligue des champions avec six défaites en six matches de poules, une première. Elie Baup est limogé après une défaite à domicile face Nantes. José Anigo le remplace au poste d’entraîneur, le club phocéen se redresse tant bien que mal mais perd sa course à l’Europe en mars avec cinq matches consécutifs sans victoire qui provoquent la colère des supporters olympiens. Sixième, il échouera finalement à un point d’une qualification européenne.

Banderole au Vélodrome demandant la demission d’Anigo (OM)
Banderole au Vélodrome demandant la demission d’Anigo (OM)Panoramic

Quelles conséquences ?
Dès le 2 mai, avant même la fin de la saison, Vincent Labrune avait nommé Marcelo Bielsa au poste d’entraîneur pour succéder à Anigo avant de mener un mercato assez sage avec comme mouvements majeurs les départs de Mathieu Valbuena et Jordan Ayew et les arrivées de Romain Alessandrini et Michy Batshuayi. Longtemps en tête du championnat après une série de huit victoires consécutives, l’OM était resté dans la course au titre jusqu’au mois d’avril et sa défaite contre Paris (2-3). Il avait alors enchaîné quatre revers consécutifs avant de bien finir pour prendre la quatrième place.

2015-16
Comment est-ce arrivé ?
La saison cauchemardesque de Marseille part d’un un été meurtrier. Confronté à un déficit financier, l’OM doit faire face à une vague massive de départs (André Ayew, Gignac, Fanni, Morel, Thauvin ou Imbula) et surtout à la démission surréaliste de Marcelo Bielsa après la défaite face à Caen (0-1) lors de la 1re journée. Michel lui succède mais la greffe ne prend pas et le club végète en milieu de tableau et chute même à la 16e place au soir de la 35e journée. Franck Passi remplace l’Espagnol pour les quatre dernières journées (2 victoires et 2 nul) et Marseille termine finalement en 13e position, son pire classement depuis 2000-01.

Marcelo Bielsa après l’annonce de sa démission
Marcelo Bielsa après l’annonce de sa démissionGetty Images

Quelles conséquences ?
L’été n’annonce pas grand-chose de bon même si l’OM se donne de l’air sur le plan financier, notamment avec le départ de Michy Batshuayi. Marseille galère en milieu de tableau jusqu’à l’éviction de Passi, remplacé par Rudi Garcia à la mi-octobre juste après l’officialisation du rachat du club par Frank McCourt. Le renouveau marseillais passe par un mercato d’hiver bien négocié avec notamment le retour de Payet et les arrivées de Sanson et Evra. Mais surtout par une série de 11 matches sans défaite, entamée après l’humiliation subie face à Paris, qui permet au club phocéen de finir cinquième au classement et de se qualifier pour la Ligue Europa.

2018-19
Comment est-ce arrivé ?
Un recrutement qui ne porte pas ses fruits (Strootman, Caleta-Car, Radonjic) et des internationaux incapables de retrouver leur rendement après le titre mondial de l’équipe de France en Russie (Payet, Thauvin, Rami) ont plombé le club phocéen. L’arrivée de Balotelli au mercato d’hiver lui a permis de retrouver un peu d’allant mais l’embellie prend fin avec une défaite à Paris (3-1). Garcia n’a jamais trouvé la bonne formule, multipliant les changements d’hommes et de schémas sans parvenir à donner un équilibre à son équipe et Marseille enchaîne les déconvenues, y compris en Ligue Europa et en Coupe de France et affiche ses limites en championnat (six défaites contre le Top 3).

Quelles conséquences ?
L’avenir le dira mais il n’annonce pas grand-chose de réjouissant. Dans le collimateur de l’UEFA par rapport au fair-play financier, confronté à une crise ouverte avec ses propres supporters qui réclament la démission de la direction du club et de Rudi Garcia, Marseille s’apprête à vivre un été particulièrement mouvementé. Quelque part, son échec dans la course à l’Europe pourrait être bénéfique avec un calendrier plus allégé pour un effectif qui risque d’être plus restreint. Mais c’est un constat bien malheureux pour un club comme à l’ADN européenne comme l’OM.

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