Plusieurs journalistes étrangers arrêtés au Venezuela, dont deux français

Deux journalistes français de l’émission Quotidien étaient toujours détenus mercredi depuis leur arrestation la veille au Venezuela, tandis que deux de leurs confrères chiliens ont été expulsés après avoir été détenus plusieurs heures.

La crise politique au Venezuela a également des conséquences sur les journalistes étrangers. Les reporters français Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers, qui travaillent pour l’émission Quotidien de Yann Barthès sur la chaîne TMC, filmaient le palais présidentiel dans la soirée de mardi 29 janvier quand ils ont été interpellés, ont indiqué des sources diplomatiques à l’AFP.

Les journalistes ont été arrêtés avec “leur producteur dans le pays, Rolando Rodriguez”, a précisé le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP). “Depuis, le contact a été perdu avec eux”, a ajouté le principal syndicat de journalistes au Venezuela.

“Deux journalistes de notre équipe ont été arrêtés hier au Venezuela. Ils étaient sur place pour couvrir la crise politique. À l’heure actuelle, il est difficile d’en dire plus au risque d’aggraver leur situation. On pense à eux”, ont également tweeté des responsables de l’émission.

#Venezuela Deux journalistes français du Quotidien et leur producteur local ont été arrêtés hier, mardi 30 janvier, à Caracas. Ils sont toujours en détention. Toutes les équipes RSF_Inter sont mobilisées et suivent l’évolution de la situation au plus près.

Quotidien

Deux journalistes de notre équipe ont été arrêtés hier au Vénézuela. Ils étaient sur place pour couvrir la crise politique. À l’heure actuelle, il est difficile d’en dire plus au risque d’aggraver leur situation. On pense à eux.

Par ailleurs, deux journalistes chiliens, également arrêtés mardi soir près du palais présidentiel, ont été expulsés mercredi soir, a annoncé le syndicat. Rodrigo Pérez et Gonzalo Barahona travaillent pour la chaîne de télévision chilienne TVN. Ils avaient été arrêtés par des membres de la sécurité présidentielle avec deux journalistes vénézuéliens. Ces derniers, Mayker Yriarte et Ana Rodriguez, de la chaîne de télévision numérique VPI, ont été relâchés mercredi matin. Selon Mayker Yriarte, les autorités ont accusé les journalistes d’être entrés dans “une zone de sécurité” interdite d’accès.

“C’est ce que font les dictatures : piétiner la liberté de la presse, bâillonner la liberté avec la violence. Je remercie seulement que nos compatriotes chiliens rentrent sains et saufs”, a déclaré sur Twitter le ministre chilien des Affaires étrangères, Roberto Ampuero, dénonçant “14 h de détention injustifiables”.

L’agence espagnole Efe a, elle, rapporté la disparition de son photographe Leonardo Muñoz et du motard vénézuélien qui le transportait. Selon l’agence, le photographe colombien est entré dans le pays le 24 janvier avec deux collègues, en provenance de Bogota. À l’aéroport de Caracas, “ils ont déclaré qu’ils allaient réaliser un travail journalistique au Venezuela”, a indiqué Efe.

“Liberté d’expression”

Sans mentionner explicitement les arrestations de ces jours-ci, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a dénoncé sur Twitter que des journalistes étrangers soient entrés dans le pays “sans réaliser auparavant la demande de permis de travail auprès de nos consulats”. Il a appelé les médias et agences internationales à “réaliser les démarches indispensables” pour “éviter des inconvénients”.

Mardi, Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé “les violences des forces de l’ordre à l’encontre des journalistes” vénézuéliens et internationaux couvrant les mouvements de protestation qui secouent le pays depuis le 21 janvier. RSF a demandé au gouvernement le “respect de la liberté d’information” et dénoncé les confiscations de matériel (caméras, téléphones portables…) ainsi que la censure sur les radios et télévisons locales.

“Bientôt une pleine et entière liberté d’expression et d’information règnera au Venezuela. Nous y travaillons sans relâche”, a déclaré, mercredi, l’opposant Juan Guaido, qui s’est auto-proclamé président par intérim et est reconnu par les États-Unis et plusieurs pays d’Amérique latine.

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