Pourquoi l’AC Milan et l’Inter ont condamné San Siro

L’annonce du très probable adieu à San Siro par l’AC Milan et l’Inter a fait couler beaucoup d’encre. Mais aujourd’hui, pas grand monde ne leur fera faire machine arrière. Explications.
C’est un dossier qui traînait depuis plusieurs mois. Mais il y a trois jours, l’annonce d’un accord entre l’AC Milan et l’Inter Milan pour la construction d’un nouveau stade a ému une grande partie de l’Italie. Antre mythique des deux géants de Serie A, San Siro est donc voué à l’abandon, si ce n’est à la démolition. Un énorme coup de tonnerre pour les nostalgiques. Mais pour les dirigeants rossoneri et intéristes, pas de regret à l’horizon. A l’occasion de l’événement médiatique Il Foglio a San Siro, le président de l’AC Milan, Paolo Scaroni, a déclaré, dans des propos relayés par la Gazzetta dello Sport, qu’il comptait bien mener ce projet à son terme.

« Je n’exclus pas de quitter San Siro. L’Inter et le Milan se sont alliés pour le nouveau projet. Ça fait six mois que l’on travaille là-dessus. Nous voudrions gagner la Ligue des Champions dans le nouveau stade. Les résultats sportifs vont de pair avec les résultats économiques. Alors, quand certains clubs se rapprochent du milliard d’euros de bénéfice, le Milan reste bloqué à 203 M€, soit les mêmes revenus qu’en 2003. C’est pour ça que nous avons besoin d’un stade moderne, efficace et ouvert toute la semaine », a-t-il indiqué, avant d’expliquer la raison pour laquelle une rénovation de San Siro n’a pas été privilégiée. « Ça aurait pu se faire. Théoriquement, on peut toujours faire quelque chose. Mais si on le faisait, ça impliquerait des travaux qui nous feraient quitter San Siro pendant trois ans pour aller jouer à Parme, Vérone et Varese, a-t-il fait savoir avant de répondre aux nostalgiques de l’enceinte. Le conflit idéologique ne mène nulle part. A ceux qui nous disent qu’on ne peut pas toucher à San Siro, je leur réponds que nous n’excluons pas de partir ». Et si l’adieu de San Siro fait débat dans la capitale de la Lombardie, les deux géants de Milan ont reçu le soutien de leur principal rival en Serie A : la Juventus.

La Juventus valide le choix du Milan et de l’Inter
Interrogé sur le sujet, le président de la Vieille Dame, Andrea Agnelli, a clairement fait savoir qu’il était pour la fin de l’ère San Siro. « Si j’avais dû prendre la décision, j’aurais fait pression pour un nouveau stade. San Siro fait partie de l’histoire italienne. J’en ai de très bons souvenirs. Mais vous devez avoir une réflexion sur un nouvel outil moderne exploitable à 360 degrés. Et c’est là que vous vous rendez compte de l’âge de San Siro. De mon point de vue, je voudrais un stade neuf et moderne pour y vivre 365 jours par an », a-t-il indiqué, avant de poursuivre, soulignant l’argument économique comme indispensable à l’évolution des clubs…

« S’ils sont dans un stade obsolète, même s’il est fascinant, le rendement n’est pas le même que dans un stade moderne. Nous n’avons par exemple pas regretté la capacité de l’Alain Stadium (qui n’est que de 40 000 places). Nous devions penser à remplir le stade à tous les matches. Avoir un stade à guichet fermé doit être un objectif, remplir les stades doit être fondamental. A après, c’est à la Ligue de montrer notre produit à l’international. » Une explication sans grande surprise de la part d’un président de club qui n’a pas hésité à délaisser le fameux Stadio Delle Alpi pour emménager au Juventus Stadium (devenu ensuite l’Allianz Stadium). Mais pas sûr que tous les tifosi rossoneri et nerazzurri soient d’accord.

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