quatre ans après l’insurrection populaire au Burkina

« Aujourd’hui mercredi 31 octobre, pointe le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, le chef de l’Etat Roch Kaboré déposera au monument des Martyrs à 10 h une gerbe de fleurs et concomitamment la sirène retentira […]. Il y a quatre ans, le Burkina vivait son harmattan politique, très chaud qui décoiffa “l’homme fort” du Burkina : Blaise Compaoré. »

Il y a 4 ans en effet, « Blaise Compaoré signait sa lettre de démission. Quelques paragraphes tracés à la volée sur une feuille volante, une signature, qui symbolisait quelques heures plus tôt la toute-puissance et la concentration incontestable du pouvoir, l’officialisant et voilà la fin d’une époque, d’une période longue de 27 années. »

La veille, le peuple avait envahi l’Assemblée nationale qui s’apprêtait à voter une modification de la constitution qui aurait permis à Blaise Compaoré de se présenter une énième fois…

Espoirs déçus ?

« Trop, c’en était trop, s’exclame Le Pays, et le peuple burkinabè a pris ses responsabilités pour dire non à la forfaiture. La suite, on la connaît. Plus que la chute de l’exilé d’Abidjan, cet événement a été vécu comme une libération par de nombreux Burkinabè. Et si la date du 31 octobre a été déclarée chômée et payée, c’est qu’elle marque un véritable tournant dans la vie de la Nation. Quatre ans après, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, relève encore Le Pays. En effet, après une Transition plutôt mouvementée, les Burkinabè ont réussi à remettre le pays sur les rails de la démocratie, avec des élections qui ont permis de revenir à une situation normale. […] Cela dit, tempère Le Pays, si, pour de nombreux Burkinabè, l’insurrection fut une bonne chose parce qu’elle a mis fin à une tentative de confiscation du pouvoir au profit d’un clan, la suite est moins flatteuse parce que la gestion de la période post-insurrection est loin d’avoir été à la hauteur des attentes des populations. »

Gros efforts ?

L’Observateur Paalga, toujours à Ouaga est plus nuancé… « Quand on écoute les Burkinabè, on a l’impression que c’est pire qu’avant. Pourtant, il faut le reconnaître, le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré abat de gros efforts pour résoudre les questions existentielles de base, relève L’Observateur Paalga. C’est le cas, par exemple, de la mesure sur la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. C’est le cas également dans le domaine des infrastructures routières ou dans celui de l’emploi des jeunes. Certes, en seulement deux ans et demi d’exercice du pouvoir, on ne peut pas combler toutes les attentes sociales. Mais le pouvoir actuel doit savoir que du temps, c’est ce que le Burkina post-insurrection ne va pas lui accorder pour sortir de l’ornière. Il y a donc urgence, s’exclame L’Observateur Paalga. Et cette urgence est d’autant plus grande que la situation sécuritaire s’est subitement détériorée. Et c’est là un autre défi, si ce n’est pas le plus grand, qui attend une réponse aussi rapide que durable de la part du chef suprême des armées. Avant que les Burkinabè, en désespoir de cause, ne finissent par regretter le précédent régime. »

Présidentielle en RDC : Tshisekedi loin devant ?

Et puis un sondage qui va certainement faire du bruit en RDC…

Celui publié hier par le Bureau d’Études, de Recherches et de Consulting International et par le Groupe d’étude sur le Congo (le GEC) de l’Université de New York. Sondage qui porte sur la présidentielle de décembre.Jeune Afrique notamment s’en fait l’écho. L’opposant Félix Tshisekedi arriverait en tête, avec 36 % d’intentions de vote, loin devant Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat de la majorité sortante, qui ne recueillerait que 16 % des voix. Les trois autres principaux candidats, Vital Kamerhe est crédité de 17 %, Martin Fayulu, 8 % et Freddy Matungulu, 5 %.

Pour Jason Stearns, ancien expert onusien, expulsé de RDC en avril 2016, cité par Jeune Afrique, « si on le calque sur le taux de participation à la présidentielle de 2011 [58,81 %], cet écart signifie surtout que Félix Tshisekedi devancerait aujourd’hui Ramazani Shadary d’au moins sept millions de suffrages ». En conséquence, selon Jason Stearns, « l’échelle de la fraude devra être énorme » pour garantir une victoire du candidat de la coalition au pouvoir.

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