Revue de presse Afrique du 22 février 2018

A la Une: de nouveaux enlèvements de lycéennes au Nigeria attribués à Boko Haram

Beaucoup d’incertitude encore sur le sort des lycéennes. Le Daily Post affirme ainsi ce matin que l’armée a mené une opération en brousse, secourant plusieurs dizaines d’entre elles. Citant les autorités locales de l’Etat de Yobe où les kidnappings ont eu lieu, le quotidien nigérian croit savoir que la majorité de la centaine de jeunes filles disparues serait désormais en lieu sûr. Et de donner la parole à l’une d’elles. Faiza, c’est son prénom, raconte son calvaire : les tirs des assaillants, les professeurs tentant de rassembler et d’évacuer leurs élèves, la panique, la fuite, la dissimulation dans des villages aux alentours. Et la jeune fille d’ajouter : « je veux poursuivre mes études mais je ne reviendrai pas en cours à moins que Yusuf Tukur Buratai – c’est le chef d’état-major de l’armée nigériane – ne soit posté à l’entrée de mon lycée. » Une exagération évidemment. Faiza précise ensuite : « je veux simplement que le gouvernement nous assure un minimum de sécurité. »

Car cette nouvelle attaque est un « cinglant camouflet » pour les autorités nigérianes estime Le Pays à Ouagadougou, pour qui cela « constitue ni plus ni moins qu’un pied de nez au président Buhari et à l’armée qui avaient laissé croire que la secte vivait ses derniers jours ». Au Bénin, La Nouvelle Tribune croit savoir que cette attaque fait suite à une campagne des autorités visant à capturer le leader du groupe radical, Abubakar Shekau, alors qu’au Nigeria, The Guardian rappelle le traumatisme qu’avait constitué l’enlèvement des lycéennes de Chibok il y a bientôt 4 ans. Le Pays de son côté s’alarme du signal que cette attaque pourrait envoyer aux autres mouvements extrémistes de la région : « la force conjointe du G5 Sahel est prévenue » conclut le journal burkinabè.

Le G5-Sahel, beaucoup de journaux en parlent ce matin, en évoquant aussi l’attaque qui a coûté la vie à deux soldats français de la force Barkhane au Mali.

« La force G5 Sahel devient une question de survie », affirme Aujourd’hui le Faso. « Les morts ne font que s’accumuler côté français », poursuit le quotidien et « la France quittera un jour le Mali comme Sangaris a plié bagage en Centrafrique, alors il faut préparer la relève ! »

« Problème, la Force G5 Sahel peine à se mettre véritablement en marche », rebondit Wakat Séra, faute de fonds suffisants. Le quotidien burkinabè note que cette attaque intervient deux jours avant la réunion de Bruxelles destinée justement à financer la force régionale devant prendre le relais de l’armée française. Mais le journal s’inquiète : « que pourront réellement ces armées qui forment la force conjointe, elles qui sont foncièrement démunies en logistique et surtout pauvres sur le plan des renseignements ? »

Une interrogation à laquelle vient faire écho Tout sur l’Algérie. Selon ses informations, le gouvernement algérien devrait une nouvelle fois se faire porter pâle à Bruxelles, et ce malgré l’insistance de la France pour qu’Alger participe davantage à l’effort antiterroriste au Sahel. Problème, souligne le site d’information, « l’Algérie se tient à son principe de non-ingérence et refuse d’engager des troupes à l’extérieur du pays ».

L’Algérie critiquée par le Niger en raison de sa politique d’expulsion de migrants

« Nous sommes prêts à accueillir tous les Nigériens que l’Algérie ne veut plus voir sur son territoire, mais nous lui avons dit de cesser de nous envoyer des jeunes d’autres pays » : la déclaration est signée du ministre de l’Intérieur nigérien Mohamed Bazoum et reprise par le site d’information ActuNiger. S’exprimant depuis le centre de transit de l’Organisation internationale pour les Migrants d’Agadez, il a déploré une situation « injustifiée », causant « des problèmes humanitaires dépassant les capacités du Niger ».

Le président nigérien s’est exprimé sur la création d’une monnaie unique dans la zone Cédéao

« Il faut redoubler d’efforts pour atteindre cet objectif en 2020 » a déclaré Mahamadou Issoufou, dont le discours à Accra au Ghana est repris par ActuNiger mais cet appel laisse dubitatif le Walf Quotidien. « La monnaie unique… si proche… si loin », titre le journal sénégalais. « La faible intégration économique de la région, malgré les 40 ans d’existence de la Cedeao, ne favorise pas l’intégration financière » poursuit le quotidien, qui soulève d’autres difficultés comme la contestation actuelle autour du France CFA mais aussi la dépendance aux prix du pétrole de la principale économie de la région, le Nigeria. Le Pays se demande quant à lui si « la création de la monnaie unique induit à elle seule le développement. ». Deux conditions sont nécessaires estime le Pays au Burkina Faso : la stabilité politique et la bonne gouvernance. « Pas d’optimisme béat donc », préconise le journal tout en lançant : « les Africains ont l’occasion avec ce projet de prouver à la face du monde leur maturité. »

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