La revue de presse Afrique du 28 février

A la Une: premier rebondissement dans le procès du putsch manqué au Burkina

« Ça coince », s’exclame Aujourd’hui au Faso qui revient sur la levée de l’audience dès les premières heures du procès de Gilbert Diendéré et de ses 83 co-accusés suite aux recours des avocats du général.

L’Observateur Paalga« se doutait bien que le procès ne démarrerait pas sur les chapeaux du roue », mais le journal fulmine contre « ces flagrants délits d’illégalité » dans lesquels l’institution judiciaire s’est laissé prendre. En cause le décret de nomination du président du tribunal, qui n’entrera en vigueur qu’en fin de semaine et un problème de grades des magistrats militaires siégeant à ses côtés.

Mais attention à la « stratégie de la terre brûlée de la part des défenseurs des généraux » reprend Aujourd’hui au Faso. « Ces questions préliminaires, ces micmacs et salamalecs de départ ne doivent et ne peuvent empêcher ce jugement », avertit le quotidien.

« Il faut laisser le juge travailler sereinement », rebondit Le Pays, « il y va de l’intérêt de tous […] pour tourner définitivement cette page douloureuse ». Le journal attend surtout de voir la position du général Diendéré, dont il rappelle qu’il avait fait « son mea culpa au moment de sa capitulation […] en avouant que ce coup d’Etat n’aurait jamais dû avoir lieu ».

Mais nous ne sommes pas « au bout de nos surprises » craint L’Observateur pour qui « rien ne dit qu’à la reprise des débats […] ceux dont la raison d’être est avant tout de tirer leur client d’affaire et non se mettre au service de la vérité ne trouveront pas d’autres défauts dans la cuirasse ».

Cette quête de la vérité, un défi qui interroge également chez le voisin béninois

La Nouvelle Tribune se demande en effet si cette vérité sera « jamais connue ». Car selon le quotidien, « le procès couvre des enjeux allant bien au-delà du pays des hommes intègres », soupçonnant des « écrans de fumée venus d’un puissant pays voisin », comprendre la Côte d’Ivoire. La Nouvelle Tribune revient sur les rapports troubles qu’entretenaient le général Bassolé, accusé dans le procès, et le président du parlement ivoirien Guillaume Soro et sur le « règlement diplomatique » du sujet noué entre Ouagadougou et Yamoussoukro.

Les Burkinabè ont pourtant « soif de vérité », note le quotidien ivoirien Fraternité Matin se demandant toutefois « quelle sera l’issue du procès si les témoins de luxe éparpillés à travers le monde ne comparaissent pas ? »

En République Démocratique du Congo, Joseph Kabila a reçu hier le président zimbabwéen Emerson Mnangagwa et cette visite fait réagir la presse.

« A quoi riment ces va et vient de chefs d’Etat en RDC ? », s’interroge la Prospérité. Le quotidien RD congolais rappelle la venue ces derniers jours des présidents angolais et gabonais et se demande s’il n’y a pas « anguille sous roche ». La crise politique que vit le pays inquiète la communauté internationale et selon le journal, « ce ballet diplomatiquewww.rfi.fr/france/20120418-le-palais-tokyo-central-park-artistique-paris-jean_de_loisy-Peter_Buggenhout-Lacaton-Vassal-Alberola-Fronsacq» pourrait bien être une manœuvre « pour prêcher l’alternance à Kinshasa » et « cela pour éviter le pire ».

Au Burkina Faso, le directeur de la publication du Paysadresse de son côté « une lettre ouverte à son frère Kabila ». « On ne gouverne pas un peuple contre son gré », plaide Cheick Beldor Sigué. « Evitez les remords qui hantent au soir de sa vie », poursuit l’éditorialiste. « Que des hommes d’Eglise marchent en n’ayant pour seules armes que la Bible et leur foi, cela devrait vous faire réfléchir. »

La Conférence Episcopale nationale du Congo justement qui a livré son bilan des manifestations du 25 février : « 149 marches, 2 morts et 32 blessés », relaie Actualité.cd qui titre avec l’appel de l’organisation religieuse : « La CENCO encourage la population à ne pas céder ni se résigner ».

Mediacongo.net ouvre de son côté ses colonnes au porte-parole de la majorité présidentielle. « Les opposants instrumentalisent les chrétiens pour créer une atmosphère de chaos », déplore André-Alain Atundu pour qui « ces manœuvres auront finalement comme résultat de retarder les élections ».

Du côté du Sénégal, la presse s’intéresse à la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan.

« Une visite et des ambitions de conquête du marché africain », titre SénéNews. Après une escale en Algérie, le chef de l’Etat turc est attendu ce soir à Dakar en compagnie d’une importante délégation d’investisseurs et d’hommes d’affaires. Car « Ankara fait son entrée en force sur le continent et s’impose de plus en plus dans l’environnement économique du Sénégal », note le site d’informations qui donne l’exemple de la gestion de l’aéroport international Blaise Diagne.

« Le rêve brisé de la Turquie d’intégrer l’Union Européenne a favorisé un revirement de la politique étrangère turque, plaçant l’Afrique dans une position de choix », analyse Jeune Afrique.

Tout sur l’Algérie souligne de son côté « le soft power humanitaire » déployé par Regep Tayip Erdohan, rappelant sa double tournée en Afrique de l’Ouest puis en Afrique de l’Est en 2016. Et de citer le cas de la Somalie où la Turquie a investi près de 500 millions de dollars depuis 2011.

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