REVUE DE PRESSE AFRIQUE

A la Une: condamnations en série après la répression en RDC
« Vive indignation à travers le monde », s’exclame Le Potentiel à Kinshasa en première page. « La brutalité avec laquelle les forces de l’ordre ont réprimé la marche des chrétiens de dimanche dernier a suscité une vive indignation à travers le monde. Les Nations unies durcissent le ton. La France, quant à elle, ne cache pas son dépit. Dans les milieux internationaux, on exige des sanctions qui toucheraient directement le cœur du pouvoir en place à Kinshasa. »
Le Potentiel qui durcit le ton dans son éditorial : « comment peut-on admettre que des Congolais soient tués avec des munitions achetées par ces mêmes Congolais ? Comment interpréter le fait que le pouvoir ne se soit pas soucié de présenter la moindre condoléance aux familles endeuillées ? Cela s’appelle du ‘cynisme’. Et pas autre chose. (…) Qu’à cela ne tienne,poursuit le quotidien kinois, le peuple congolais demeure vigilant et debout. Conscientisé, il se dit prêt à barrer la route à tout individu ou groupe d’individus qui ne trouvent mieux que de bafouer les droits des autres. Personne ne pourra donc continuer à gérer la République comme son bien privé. La RDC est un patrimoine commun à tous les Congolais. »

Tension avec la Belgique

Il y a 15 jours, la Belgique avait ouvert le bal des sanctions en suspendant sa coopération avec les autorités congolaises jusqu’à « l’organisation d’élections crédibles ».

Hier, pointe le site congolais Cas-Info, « le gouvernement congolais a décidé de répondre coup sur coup. La suspension de la coopération bilatérale d’Etat à État, entre la RDC et la Belgique, aura comme effet la fermeture de la Maison Schengen  » à Kinshasa, un centre administratif commun qui gère les demandes de visas court-séjour pour entre autres l’Allemagne, la France, l’Italie, la Suède, et bien sûr, la Belgique.

Les étudiants aussi ?

D’autres médias congolais notent ce jeudi matin l’agitation dans les universités. Agitation qui n’a rien de politique apparemment. Mais là aussi, c’est la violence de la répression qui est pointée.

Hier, relève 7 sur 7, « les étudiants de l’Université de Kinshasa ont exprimé leur ras-le-bol, mécontents de l’augmentation des frais académiques. La police a chargé les étudiants qui commençaient à jeter des pierres. Selon un étudiant joint au téléphone par le site congolais, des coups de feu ont été tirés pour disperser les frondeurs. Et la police a poursuivi, en faisant usage de gaz lacrymogènes, certains manifestants jusque dans les résidences universitaires où ils s’étaient repliés. Quelques étudiants seraient aux arrêts et des blessés sont à déplorer. »

Le pape insiste

Pour sa part, le pape François a réitéré hier son appel à la non-violence en RDC. Des propos rapportés par le site congolais Actualité.CD : « Malheureusement, a déclaré le souverain pontife, des nouvelles préoccupantes continuent à arriver de la République Démocratique du Congo. C’est pourquoi, je renouvelle mon engagement pour que tous s’engagent à éviter toute forme de violence. Pour sa part, l’Eglise ne veut que contribuer à la paix et au bien commun de la société. »

Et Actualité.CD de rappeler que « à la tête de la mobilisation de ces dernières semaines, l’Eglise catholique de la RDC réclame l’application intégrale de l’accord de la Saint-Sylvestre, la décrispation du climat politique et l’engagement public de Joseph Kabila de ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle. »

Quelle issue ?

Dans la presse ouest-africaine, on s’interroge : « l’Eglise catholique réussira-t-elle à faire tomber Joseph Kabila ? » Question posée par le site Côte d’Ivoire News qui se garde bien de répondre par oui ou par non mais qui relève que « l’actuel président congolais s’isole de plus en plus face à la résistance catholique. De quoi se demander s’il pourra se maintenir encore 11 mois à son fauteuil, alors qu’il n’est plus président selon la Constitution congolaise. La question reste pour l’instant sans réponse. »

Wakat Séra à Ouaga s’interroge également : « que va-t-il se passer maintenant que Joseph Kabila a réussi à faire l’unanimité contre lui, sortant de sa torpeur calculée l’Eglise catholique qui n’a pris position que face à l’extrême gravité de la question ? Arrivera-t-il à trouver une lucarne de sortie face à un peuple qui en a marre d’être le souffre-douleur de forces de défense à la solde d’un président assoiffé de pouvoir ? »

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