REVUE DE PRESSE AFRIQUE : Mohamed Ould Ghazouani élu président de la Mauritanie

C’est en effet ce qu’a annoncé hier soir la Commission électorale nationale indépendante, 24h tout juste après la fermeture des bureaux de vote. Le général à la retraite de 62 ans récolte 52% des suffrages. Mais celui qui est présenté comme le dauphin du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz, n’a pas attendu la fumée blanche de la CENI pour crier victoire. Jeune Afrique le rappelle : « à 3h du matin, dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 juin, Mohamed Ould Ghazouani s’est proclamé vainqueur de la présidentielle devant plusieurs centaines d’invités réunis au Palais des Congrès ». Ainsi, poursuit l’hebdomadaire panafricain, « l’homme de l’ombre fut propulsé dans la lumière ». Alors, « pourquoi avoir brûlé la politesse à la CENI ? » s’interroge L’Observateur au Burkina.

« C’est comme si le candidat du pouvoir et son parrain avaient peur d’entendre autre chose que l’annonce d’une victoire dès le premier tour du scrutin. Ne pas laisser à la CENI la primeur de livrer le verdict des urnes, c’est prêter le flanc à tout le mal que l’opposition dit d’elle : institution-gadget au service d’une élection-formalité où le scénario de la victoire d’Ould Ghazouani était écrit d’avance. »

« L’atmosphère de la présidentielle s’alourdit »

En conséquence, le climat du scrutin s’alourdit estime Le Pays. Le journal ouagalais en veut pour preuve ces « quatre candidats de l’opposition qui ont dénoncé, ce week-end, de nombreuses fraudes » avant d’annoncer le recours aux voies légales pour contester les résultats de la CENI suspendus à la validation du Conseil constitutionnel. Signe du climat pesant, Jeune Afrique n’écrivait-il pas pour sa part hier soir sur son site internet : « À l’heure où nous rédigeons ces lignes, des échauffourées sont en cours dans le quartier d’Arafat (sud de Nouakchott), tandis que la ville est quadrillée par la gendarmerie. » Mais l’hebdomadaire panafricain relativise : « les chefs de l’État mauritaniens ont toujours proclamé eux-mêmes leur victoire. Ce fut le cas de Maaouiya Ould Taya, en 1992 et 2003, de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, en 2007, et de Mohamed Ould Abdelaziz, en 2009 et 2014. » En réalité, estime Le Pays au Burkina, « le général Ghazouani prépare les esprits à un hold-up électoral. Sa sortie médiatique témoigne du goût prononcé des militaires pour le pouvoir en Afrique. S’étant fortement embourgeoisés, les militaires, sur le continent noir, font preuve d’un attachement maladif au pouvoir d’État dont les privilèges ont fini par détourner certains de leur vocation première qu’est la défense de l’intégrité territoriale et la protection des civils ». Avant de conclure « l’instabilité politique est l’un des traits essentiels de l’histoire de la Mauritanie, émaillée de nombreux putschs militaires de 1978 à 2008. »

Retour discret de Jean-Pierre Bemba en RDC

C’est à la Une du journal Le Potentiel à Kinshasa. Le leader du Mouvement de Libération du Congo âgé de 57 ans « a été accueilli hier par un comité restreint composé de cadres de son parti et ceux de la coalition Lamuka, parmi lesquels Martin Fayulu. Il s’est entretenu avec la délégation à l’aéroport international de N’Djili sans accorder une moindre interview à la presse ». Seule prise de parole de l’ancien chef de guerre, celle sur la place Sainte-Thérèse où l’attendaient depuis des heures, des centaines de ses sympathisants. « Mon souci pour le peuple est intact. Mon souhait, c’est la paix et la justice » a-t-il déclaré dans une allusion aux tueries en Ituri et à la recrudescence de l’insécurité à Beni.

La CAN, une vitrine pour l’Égypte de Sissi ?

Une question soulevée par Le Monde Afrique. Le raïs a toujours affiché sa volonté de redonner un rôle de premier plan à l’Égypte sur le continent. « L’organisation de la CAN est une autre façon d’y assurer le rayonnement du pays, coïncidant avec sa présidence de l’Union africaine pour un an. »

Mais « l’atout-clé du président Sissi est le joueur Mohamed Salah, adulé de tous. Déterminé et battant, généreux et fair-play, pieux et consensuel : il présente l’attaquant de Liverpool comme un modèle de l’Égypte qu’il entend bâtir. En avril, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ahmed Abou Zeid l’avait même qualifié d’« icône du “soft power” égyptien ».

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