La revue de presse française du 19 février 2018

A la Une: la nouvelle loi immigration

A la Une: la nouvelle loi immigration

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb à sa sortie du conseil des ministres à l’Elysée le 8 février 2018.
« Monsieur tape-dur » titre Libération expliquant que le projet de loi s’annonce extrêmement sévère au point de diviser une majorité pourtant peu réputée pour son indiscipline. Le quotidien en profite pour dresser le portrait du Ministre de l’Intérieur : « le roi des Gaules », lui qui a été pendant près de 20 ans maire de Lyon et déjà à l’époque fasciné par les dossiers sécuritaires. Mais Gérard Collomb c’est aussi un macroniste de la première heure, récompensé de sa fidélité par un poste ministériel où il se sent toutefois mal aimé : « J’en ai marre de passer pour le facho de service » déplore le ministre…

La Croixde son côté se penche en détail sur les informations qui ont fuité à propos de ce projet de loi.

En particulier la volonté du gouvernement français d’expulser davantage de personnes en situation irrégulière. « Est-ce un objectif réalisable ? », s’interroge le journal catholique. Pas sûr selon lui, car les règles encadrant une expulsion sont strictes et le quotidien s’inquiète de la stratégie gouvernementale consistant à allonger les durées de rétentions des clandestins. « Enfermer plus ne veut pas dire expulser plus » explique dans l’article une responsable d’ONG.

L’autre dossier explosif de la semaine pour le gouvernement c’est donc le projet de réforme des chemins de fer français

« La bataille du rail » titre le quotidien gratuit 20 Minutes expliquant que les syndicats et le gouvernement vont chacun tenter de rallier l’opinion publique à sa cause. Première offensive côté pouvoir : dans Le Figaro, la ministre des Transports Elisabeth Borne juge la situation de la SNCF « préoccupante et alarmante » alors qu’elle entame ce lundi une série de consultations avec les acteurs du secteur ferroviaire. Les Echos reviennent quant à eux sur l’une des 43 recommandations du rapport Spinetta sur la réforme de la SNCF et cette recommandation c’est l’augmentation des tarifs, pourtant déjà jugés exorbitants par de nombreux usagers.

Les propos de Laurent Wauquiez enregistrés clandestinement lors d’un cours dans une école de commerce la semaine passée continuent de semer le trouble.

En tout cas ils font couler beaucoup d’encre du côté des éditorialistes ce matin. Le président des Républicains est sévèrement apostrophé par Le Midi Libre qui voit dans ces déclarations critiquant Nicolas Sarkozy ou revendiquant le fait de mentir dans les médias « le caractère inquiétant d’un dirigeant autoritaire et cynique » La Charente Libre estime de son côté que Laurent Wauquiez « est en train de braconner dans l’électorat du Front National avec les outrances antisystème de Donald Trump ». Loin d’une gaffe, ces déclarations sont en effet « un calcul délibéré » abonde Nice Matin. Et c’est « bien peu reluisant » selon Paris Normandie, alors que La République des Pyrénées estime que « le procès en insincérité » du patron de la droite française est loin d’être terminé.

Et dans la course aux voix du Front National, Laurent Wauquiez a désormais un nouveau concurrent.

Ce concurrent c’est Florian Philippot, élu hier à la tête de son parti Les Patriotes, réuni en congrès fondateur à Arras « Un lancement officiel qui avait des airs de réunion d’anciens combattants du FN » selon Le Monde. Si l’ancien bras droit de Marine Le Pen récuse l’idée de rassembler les déçus du parti d’extrême droite, le grand quotidien du soir note qu’il s’agit d’un point commun à beaucoup des 500 personnes présentes lors du Congrès. Des militants qui viendraient chercher une version édulcorée du FN. Une stratégie avouée à demi-mots par leur nouveau leader qui dans l’article affirme que « les extrêmes sont des impasses » tout en reprenant des thèmes chers à son ancien parti : sortie de l’Europe, arrêt de l’immigration et politique ultra sécuritaire.

Dans un mois les Russes choisiront leur nouveau président et les journaux français en parlent… un peu.

Surtout pour dire que selon eux tout est joué d’avance. Le Dauphiné Libéré titre ainsi « Poutine, pour 6 ans de plus », expliquant que la réélection du président russe ne fait non seulement aucun doute mais que tout indique qu’elle devrait tourner au plébiscite, notamment en raison d’une opposition divisée et réprimée. « Poutine sans rival » titre d’ailleurs le quotidien gratuit CNews. Seule petite incertitude, la participation et selon le Dauphiné, le but est de faire aussi bien qu’en 2012 soit 65% de votants.

Vladimir Poutine qui n’est pas seulement populaire en Russie.

C’est Le Figaro qui consacre un article très intéressant à la ville de Dresde en Allemagne où était en poste Vladimir Poutine lorsqu’il était agent des services secrets soviétiques, le KGB. Le quotidien explique que désormais la mairie propose une visite guidée de la ville dans les pas de Vladimir Poutine. Les curieux peuvent découvrir où vivait celui qui était alors lieutenant-colonel, quel bar il aimait fréquenter, le tout dans une ambiance assumée d’Ostalgie, la nostalgie de la RDA et du système soviétique. Un sentiment particulièrement fort à Dresde et dans les grandes villes de l’ex-Allemagne de l’Est où la politique plutôt hostile du gouvernement Merkel à l’égard de la Russie ne fait pas du tout l’unanimité. Le parti d’extrême droite AfD surfe notamment sur ce sentiment en prônant un rapprochement avec Moscou et, explique l’article, ses succès électoraux poussent les autres partis à repenser leur position.

S’il y a en revanche un endroit où Vladimir Poutine n’est pas en odeur de sainteté c’est du côté des Jeux olympiques d’hiver.

Le dopage organisé par la Russie à Sotchi a en effet laissé des traces et les athlètes russes sans drapeau pour l’édition de Pyeonchang. Mais la grande fête de l’olympisme hivernal peut compter sur ses stars pour faire oublier le couac russe. Côté français, l’idole s’appelle Martin Fourcade, qui s’est offert hier un 4e titre en biathlon en dominant de quelques millimètres d’orteil son concurrent allemand Simon Schempp. L’Equipe joue donc sur les mots en titrant « Quel pied », alors que Le Midi Libre voit un peu plus loin que le bout de ce pied avec un modeste « Fourcade pour l’éternité ». Les Dernières Nouvelles d’Alsace jouent quant à elle la carte de la sobriété en affichant une photo du biathlète sautant de joie et titrant « Tout en haut ». Une belle revanche en tout cas pour le Français qui il y a 4 ans en Russie avait dû lors d’une course se contenter de la médaille d’argent dans des circonstances en tout point identiques. Il devient pour l’occasion le sportif français le plus titré des JO d’été et d’hiver confondus.

 

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