REVUE DE PRESSE FRANÇAISE A la Une: chaud devant !

L’actualité la plus chaude de la semaine n’est pas constituée par la Coupe du monde féminine de football, la réunion du G20 à Osaka ou encore le centième anniversaire du Traité de Versailles, constate L’Est Républicain. Non, le pitch du moment, c’est la canicule. Le chanteur québécois Robert Charlebois rêva un temps de faire fondre la glace, d’envoyer Montréal plus au sud, de voir «toute la rue Sherbrooke bordée de cocotiers avec perchés dessus des tas de perroquets». Eh bien, nous y sommes (…).

En effet, constate Le Parisien, « 37 degrés à Carpentras, 35 degrés à Avignon, 34 degrés à Nevers… Dès hier, la chaleur a commencé à imposer son rythme tropical en France. (…) Et cette ambiance torride va encore monter d’un cran : 34 degrés sont attendus dans la capitale aujourd’hui et jusqu’à 39 à Grenoble. C’est demain que le seuil symbolique et inquiétant des 40 devrait être atteint, voire dépassé dans de nombreuses régions. Le pic de la canicule devrait atteindre son apogée jeudi et vendredi. Météo France envisage que les records de chaleur datant de 2003 soient battus. »

Etat d’alerte…

Du coup, relève Le Journal de la Haute Marne, « la canicule est attendue de pied ferme par les pouvoirs publics. Pas question de voir se renouveler la tragédie de 2003. Cette fois-ci, impossible de se retrancher derrière l’inexpérience ou l’effet de surprise. Du sommet de l’Etat jusqu’à la plus petite commune de France, l’alerte a été donnée. »

En effet, précise La Voix du Nord, « 53 départements en alerte orange canicule et voilà tout le gouvernement en alerte rouge, avec en première ligne la ministre de la Santé Agnès Buzyn nous appelant à la prudence et à ne pas minimiser les effets, pas seulement pour nos aînés. Le ministre de l’Éducation a, de son côté, pris la sage décision de reporter les épreuves du brevet. Il est vrai que depuis 2003, tous les ministres ont en mémoire la gestion désastreuse de la crise par le gouvernement de l’époque, avec pour seule circonstance atténuante que la chape de plomb s’était abattue sur la France alors que tout le pays, gouvernement compris, était en vacances début août. Le ministre de la Santé Jean-François Mattei ne se remit jamais politiquement de son apparition en polo à un 20 h depuis son lieu de vacances, alors que les urgences débordaient de personnes âgées en détresse. »

Des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents…

Alors y a-t-il un lien entre cette spectaculaire vague de chaleur et le réchauffement climatique ? On revient au Parisien qui répond oui… « Effet du hasard ou ruse de la nature, la canicule exceptionnelle qui va s’abattre sur la France et l’Allemagne tombe à pic pour clouer le bec aux climatosceptiques, affirme le journal. Une telle vague de chaleur n’est pas une première impossible d’oublier le funeste mois d’août 2003 , mais les météorologues s’accordent à dire que ces parenthèses étouffantes et destructrices deviendront de plus en plus fréquentes si la communauté humaine ne parvient pas à s’entendre pour limiter durablement la hausse des températures. »

En effet, renchérit Le Républicain Lorrain, « été après été, les épisodes caniculaires calquent les modèles scientifiques qui prédisent le pire. Les dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées. Et il paraît bien illusoire de prétendre inverser d’ici 2020 la courbe des émissions de gaz à effet de serre. Et ce, conformément aux accords de Paris ambitionnant de circonscrire l’élévation du thermomètre sous la barre des 2 degrés. Au lieu de quoi, l’abus de climatisation ne fait que rajouter au pic d’ozone. Voilà qui fait froid dans le dos. »

Turquie : Erdogan vacille…

A la une également : en Turquie, un revers cinglant pour le président Erdogan…

« L’éclatante victoire d’Ekrem Imamoglu, le candidat du Parti républicain du peuple, la principale force d’opposition turque, élu maire d’Istanbul, dimanche, avec neuf points d’avance, (…) est lourde de menaces pour l’avenir politique le président Erdogan, pointe Le Monde, dont le parti, l’AKP, règne sans partage sur la Turquie depuis 2002. (…) Cet échec est d’autant plus amer pour le président Erdogan qu’en imposant de rejouer le match, il a mis en selle son challenger pour la prochaine présidentielle de 2023. »

En effet, insiste Sud-Ouest, « en refusant le verdict des urnes en mars dernier, Erdogan a commis une énorme bourde politique, en faisant de cet homme à la tranquille assurance un possible concurrent à la présidentielle de 2023. On n’en est pas là. Mais le +tout ira bien+ scandé par Imamoglu durant la campagne et entendu jusqu’au fond de l’Anatolie sonne comme la promesse de tourner, sans drame, la page des années Erdogan. (…) Cette élection d’Istanbul montre qu’en dépit des entorses répétées aux droits humains et à l’équité du débat public, la Turquie n’a pas renoncé à être une démocratie, relève encore Sud-Ouest. Pour l’Europe, qui regarde depuis quinze ans s’éloigner son grand voisin oriental, la victoire d’Ekrem Imamoglu est une nouvelle passerelle sur le Bosphore. »

Même sentiment pour L’Humanité : « Istanbul n’est pas toute la Turquie, mais elle en est le cœur battant, aux charnières de l’Europe et du Moyen-Orient. Le pouvoir totalitaire, assis sur un islamisme régressif mais soutenu par l’Occident, est aujourd’hui sérieusement ébranlé. Ce résultat va au-delà de la Turquie elle-même, quand les forces conservatrices gagnent du terrain dans le monde. On ne sait ce qu’il en sera de l’avenir en Turquie, mais, à Istanbul, la laïcité, la justice et la démocratie l’ont emporté. »

Postiers en souffrance

« Burnout, dépressions… Les postiers dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail, et en particulier la rationalisation extrême de leurs tâches à l’aide d’algorithmes. Les syndicats, eux, craignent un nouveau ‘France Télécom’. »

Quelle droite ?

Enfin, Le Figaro revient sur « les dix jours qui ont fait exploser la droite » ; « de la sévère débâcle des élections européennes au départ fracassant de Valérie Pécresse, Le Figaro retrace ces jours de tourmente qui ont fait chuter la maison Wauquiez. »

Et désormais, commente le journal, « il y a une France libérale, déçue par les renoncements de la droite traditionnelle : elle marche désormais aux côtés d’Emmanuel Macron. Une France conservatrice, excédée des lâchetés des Républicains : elle se résigne au vote Le Pen ou se réfugie largement dans l’abstention. Pourtant, les citoyens insatisfaits de ce nouveau partage sont innombrables, estime Le Figaro. Ils veulent être libres d’entreprendre en préservant leurs attachements profonds. C’est à eux que la droite doit faire la preuve qu’elle est plus que jamais nécessaire. »

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