REVUE DE PRESSE FRANÇAISE A la Une: les conclusions du Grand débat

« Que demande le peuple ? Deux mois et demi après l’ouverture du grand débat national, le gouvernement s’apprête à le dire », pointe Libération. Edouard Philippe a présenté ce matin son interprétation des contributions déposées par les Français. Mais les décisions attendront encore quelques jours. « Deux millions de réponses en ligne, plus de 10 000 comptes rendus de réunions locales, 16 000 “cahiers citoyens” remplis dans les mairies : les prestataires employés par le gouvernement n’auront eu que quelques semaines pour dégager de cette montagne de données, à grand renfort d’intelligence artificielle, les grandes tendances qui doivent orienter les futures décisions du chef de l’Etat. »

« La pression sur l’exécutif est au maximum, relèvent Les Echos. L’atterrissage débute donc ce lundi au Grand Palais, à Paris. Edouard Philippe, entouré des garants et des ministres qui ont animé ce débat – Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu, a joué la première étape : la restitution et la synthèse de cette consultation géante. Le Premier ministre n’a pas fait d’annonce. D’abord parce que tous les arbitrages n’ont pas encore été rendus, ensuite parce qu’elles seront faites par Emmanuel Macron, à partir du 15 avril, sous une forme qui reste à déterminer. »

Faut-il s’attendre à monts et merveilles ? Non, répondent en chœur les journaux ce matin, à commencer par Le Figaro :

« S’il a permis l’apaisement, le grand débat national n’a pas abouti à un consensus sur les solutions. Mais pouvait-il en être autrement ? […] Sur le fond, la double attente des Français est explicite, relève Le Figaro : moins d’imposition et plus de considération. Mais jusqu’à présent, toutes les idées mises sur la table, sur les plans économique ou institutionnel, visent plus à faire bouger des curseurs qu’à changer de logiciel. »

« C’est un exercice périlleux auquel va se livrer le duo, soupire La Voix du Nord. Édouard Philippe à l’écoute des aspirations multiples voire contradictoires des Français, tout en sachant que sa synthèse décevra une partie des citoyens. Emmanuel Macron aux commandes pour annoncer des mesures dont il sait qu’elles ne pourront satisfaire la folle exigence du noyau dur des Gilets jaunes, alors que les Français attendent qu’elles mettent pourtant fin au mouvement. »

« On l’a oublié, relève Ouest-France, mais une consultation n’est pas faite pour produire des solutions.

Elle a pour seul objet d’éclairer ceux qui décident. De leur fournir les éléments nécessaires pour les aider à prendre les meilleures décisions possibles. Et dans notre démocratie, c’est aux représentants du peuple, les élus, qu’il appartient de prendre ces décisions. »

Et au premier d’entre eux, à savoir Emmanuel Macron, pointe Le Journal de La Haute Marne : « la tâche la plus rude reviendra, dans quelques jours, au chef de l’Etat. Il lui faudra trier dans cette masse de doléances, c’est-à-dire mécontenter ceux qui n’auront pas satisfaction. Ils seront nombreux, puisque les marges de manœuvre économiques sont plutôt minces. A moins qu’il ne sorte de sa manche une mesure spectaculaire. Tout est possible dans une période placée sous le signe de l’imprévisible. »

Et puis à la Une également, « les entreprises françaises se préparent à un Brexit dur » : c’est ce qu’annonce Le Figaro en première page.

Et ça ne sera pas une partie de plaisir chez nos voisins mais aussi chez nous, pronostique le journal. « Puisqu’ils ont voulu croire aux balivernes d’une poignée de politiciens, les Britanniques, dira-t-on, ne récolteront après tout que ce qu’ils méritent. Mince consolation. L’Europe entière paiera aussi un lourd tribut, prévient Le Figaro, à un Brexit dur qui, selon les calculs de l’Insee, coûtera 1,7 % de croissance à la France. Malgré la mobilisation des pouvoirs publics pour leur venir en aide, beaucoup de nos entreprises – avant tout les PME -, de nos agriculteurs et de nos pêcheurs en subiront le contrecoup. Chez nous aussi, on craint à juste titre la pagaille dans les ports, le retour des formalités administratives, les marchés perdus et les emplois détruits. »

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