Revue de presse française du 03 Avril 2019

A la Une: l’épreuve de force

« L’épreuve de force est lancée, constate Le Parisien. Ce matin, premier jour de la grève perlée lancée par les syndicats de la SNCF. Des millions d’usagers devront batailler pour se rendre au travail. Pour l’heure, pointe le journal, une courte majorité appuie la réforme du rail. Un des défis pour le gouvernement sera de conserver ce soutien. En expliquant clairement en quoi la mise en concurrence de la SNCF, rendue obligatoire par l’Union européenne, garantira un meilleur service aux usagers. »

Aurait-on pu éviter cette grève ? Oui, répond Libération. « Il était, selon toutes probabilités, possible de réformer la SNCF sans passer par l’épreuve de force générale », estime le journal. « De toute évidence, poursuit Libération, le gouvernement Philippe a noirci volontairement le tableau ferroviaire. Non, affirme le journal, la SNCF, n’est pas cette société au bord du gouffre qu’on décrit dans les déclarations ministérielles. Elle gagne de l’argent, elle remplit ses devoirs de service public, elle suscite une satisfaction plutôt majoritaire dans le public. Comparée à d’autres sociétés européennes, elle ne fait en rien figure de lanterne rouge. Elle doit se préparer à la concurrence ? A coup sûr, estime Libération, ce qui demande efforts, recherche d’une meilleure productivité et d’un meilleur service. Le rapport Spinetta, nettement plus nuancé que les simplifications gouvernementales, ne dit pas autre chose. Et l’on peut parier que les cheminots en sont conscients, si l’on met à part une minorité de partisans du statu quo. »

Inflexible ?

Non, pas d’accord, rétorque La Croix : « si la SNCF fonctionnait à la satisfaction de tous, il n’y aurait aucune raison de vouloir réformer cette entreprise. Malheureusement, tel n’est pas le cas, estime La Croix. Les coûts du service public ferroviaire sont élevés, à la fois pour les usagers et pour les contribuables. L’endettement est écrasant. L’entretien du réseau est insuffisant. La qualité du service est déficiente : trains supprimés, retardés, mal cadencés… Même s’il n’y avait pas la perspective d’une ouverture à la concurrence dans les années à venir, les choses ne pourraient rester en l’état. »

Le Figaro renchérit : « la SNCF, entreprise emblématique du service public à la française, a perdu de sa superbe. Les tarifs sont élevés, les pannes, fréquentes, la ponctualité est aléatoire. Les syndicats auront donc du mal à faire accepter leur opposition obstinée au changement. D’autres secteurs, comme les télécoms, le transport aérien ou l’audiovisuel, se sont ouverts à la concurrence, et les Français ne s’en plaignent pas. En ce printemps, notre pays est à un tournant. S’il ne le franchit pas, il restera durablement immobile, sur une voie de garage. »

Pour Le Figaro, on l’aura compris donc, Emmanuel Macron et le gouvernement doivent rester inflexible : « Ils jouent très gros. S’ils cèdent, ils pourront dire adieu, ou presque, au train de réformes qu’ils entendent conduire sur d’autres fronts. Notamment sur celui des retraites. Ils n’ont donc pas d’autre choix que de tenir. »

Qu’en pensent les Français ?

Alors, s’interroge L’Est républicain, « Emmanuel Macron sortira-t-il gagnant de ce conflit comme tout ce qu’il entreprend depuis quasi un an ? Pas sûr, répond le journal, et ce fringant président risque d’y perdre son côté fraîcheur de vivre et aborder sa seconde année de mandat bien décoiffé… La bataille du rail est engagée depuis ce matin. Nous sommes ici sur nos fondamentaux français, l’art de paralyser le pays au nom des luttes sociales. Il ne s’agit pas ici de nouvelles conquêtes, mais de l’espoir de sauver ce qui peut encore l’être dans une économie mondialisée où la libre concurrence risque de fissurer le sacro-saint modèle social français. »

Et finalement, enchaîne Le Journal de la Haute-Marne, « beaucoup dépendra de l’opinion publique et, surtout de son évolution, face à une grève au déroulement inédit, par petites tranches étalées dans le temps. L’opinion peut vite se retourner contre les syndicats accusés de prendre en otage l’ensemble de la population et d’en perturber la vie quotidienne. Elle peut aussi, avec la même vigueur, en vouloir au gouvernement pour son intransigeance, aux yeux des uns, ou pour son manque d’autorité, de l’avis des autres. »

Et puis attention aussi au mouvement de grogne des étudiants qui pourrait bien s’étendre… C’est ce que relève Le Figaro. « Le feu peut-il prendre ?, s’interroge le journal. Depuis les violences, il y a dix jours, à la faculté de droit de Montpellier, le mouvement étudiant contre la loi Vidal a pris en ampleur et en tension. (…) Journée test, ce mardi, pour la contestation étudiante qui se joint à l’action des cheminots. Blocages à Bordeaux, Toulouse, Tolbiac, Rouen, Nantes ou Nancy, actions à Aix-Marseille, et assemblées générales dont les rangs grossissent… »

Winnie Mandela : une icône controversée

A la Une également : la disparition de Winnie Mandela…

« Winnie Mandela, mort d’une icône controversée », titre Libération. « L’ex-femme de Nelson Mandela, compagne de lutte contre l’apartheid sud-africain, est décédée hier, à 81 ans. Des affaires pénales avaient considérablement terni son image. » Mais « jusqu’au bout, Winnie Mandela est restée une éternelle insoumise, une personnalité complexe. Elle emporte des secrets dans la tombe. Ce qui est certain, conclut Libé, c’est qu’avec elle, c’est l’une des dernières icônes de la lutte anti-apartheid qui disparaît. »

Le Sahara toujours plus grand…

Enfin, le désert du Sahara ne cesse de s’étendre, c’est ce que constatent des chercheurs américains. Une étude que nous détaille Le Figaro…

« Partout, les déserts chauds gagnent du terrain. Le plus grand d’entre eux, le Sahara, s’est ainsi agrandi de 10% en un siècle, rapporte Le Figaro. Du sable s’étendant à perte de vue en vagues de dunes écrasées par un soleil brûlant sur 8 millions et demi de km2, presque autant que les États-Unis… Une vie réduite au strict minimum. »

Pourquoi le Sahara continue-t-il de s’étendre ? L’assèchement de la région ne date pas d’hier, 11.000 ans… Un assèchement naturel provoqué par l’afflux d’air chaud et sec venant des régions équatoriales. Toutefois, soulignent les chercheurs, « un tiers de la désertification serait lié au changement climatique engendré par les activités humaines. »

Conséquence, autre autres, l’assèchement du lac Tchad qui se réduit comme une peau de chagrin d’année en année, menaçant la vie des quelque 40 millions de personnes qui vivent le long de ses rives…

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