Syrie, Ukraine, élections russes…: ce que Macron et Poutine ont dit à Brégançon

À quelques jours d’un sommet du G7 à Biarritz (sud de la France) duquel la Russie sera la grande absente, le président français a reçu son homologue russe à Brégançon, dans la résidence de villégiature des chefs d’État. Plusieurs dossiers majeurs ont été abordés de front.

Avec notre envoyée spéciale au Fort de Brégançon, Valérie Gas

Le couple Macron a accueilli Vladimir Poutine qui est arrivé au fort de Brégançon en hélicoptère. Après quelques amabilités, les deux présidents ont débuté leur rencontre par une conférence. C’est bien de travail qu’il s’agit, même si le cadre est idyllique, Vladimir Poutine l’a d’ailleurs souligné.

Emmanuel Macron a insisté sur sa volonté de construire une « architecture de sécurité et de confiance avec la Russie », qui selon lui est européenne. Une Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok, selon le président français, une référence à la phrase du général De Gaulle, sur l’Europe qui va de l’Atlantique à l’Oural, qui a plus au président russe.

Concernant le dossier ukrainien, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont estimé qu’il y avait des raisons d’être optimiste après l’élection de Volodimir Zelenskiy et qu’il n’y avait « pas d’alternative au format Normandie ».

Ce soir, au cours de leur tête-à-tête, il est également question de l’Iran et de la Syrie. Vladimir Poutine a réaffirmé sa volonté de soutenir l’armée de Bachar el-Assad jusqu’à ce qu’elle mette fin aux activités terroristes à Idleb, alors que le président français a demandé que le cessez-le-feu soit respecté. Positions sur lesquelles il va être difficile de trouver des points de convergence malgré la bonne volonté affichée par les deux présidents.

■ Idleb : la Russie « soutient l’armée syrienne »

« Il est impérieux – nous y tenons beaucoup et nous aurons l’occasion d’en parler – que le cessez-le-feu décidé et acté à Sotchi (en Russie) soit vraiment respecté », a déclaré Emmanuel Macron devant Vladirmir Poutine.

Ce dernier s’est à son tour exprimé sur le dossier syrien : « Nous soutenons les efforts de l’armée syrienne pour éliminer les menaces terroristes à Idleb. »

■ L’Ukraine : Macron prône un sommet à quatre

Emmanuel Macron souhaite que les conditions soient réunies rapidement pour organiser « dans les prochaines semaines » un sommet en format dit de Normandie (France, Russie, Ukraine et Allemagne) en vue de résoudre le conflit dans l’est de l’Ukraine. « Les prises de position, les choix qui ont été faits par le président (ukrainien Volodimir) Zelenskiy sont un vrai changement. » « Le président Poutine a eu plusieurs échanges avec lui ces dernières semaines, c’est pour nous l’opportunité de revisiter cette situation, de pouvoir échanger et de pouvoir préparer des rendez-vous à venir. En lien étroit avec le président Zelenskiy et la chancelière Merkel, nous aurons à considérer l’opportunité – ce qui est mon souhait – d’un nouveau sommet en format Normandie dans les prochaines semaines si nous arrivons à configurer les voies d’avancement. »

De son côté, le chef de l’État russe a déclaré : « Je vais parler (avec Emmanuel Macron) de mes contacts avec le nouveau président ukrainien. Il y a des choses qui sont dignes de discussions et qui provoquent un optimisme prudent ».

■ Élections en Russie

Emmanuel Macron a appelé lundi, lors d’une visite de Vladimir Poutine en France,
au respect de la liberté d’expression et du choix de se présenter à des élections en Russie où plus de 2 000 manifestants, réclamant des élections libres, ont été
interpellés ces dernières semaines.

Ce à quoi le chef du Kremlin répond qu’il « ne veut pas d’une situation telle que celle des gilets jaunes » à Moscou.

Par ailleurs, le président français Emmanuel Macron a annoncé lundi qu’il se rendrait à Moscou en mai 2020 pour assister aux célébrations en Russie du 75e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie. « Je suis reconnaissant » à Emmanuel Macron d’avoir accepté cette invitation, a renchéri Vladimir Poutine, les Russes accordant la plus haute importance à ces commémorations qui ont été boudées par les Occidentaux depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.