Theresa May, le Brexit à bout de bras

Moins de 24 heures après une défaite historique sur le Brexit subie à la Chambre des communes, Theresa May fait face mercredi à une motion de censure. La Première ministre britannique, connue pour sa résilience, n’en est pas à son premier revers.

Elle enchaîne les revers mais ne compte pas jeter l’éponge. Avec le rejet par les députés britanniques, par 432 voix contre 202, de l’accord de Brexit qu’elle a durement négocié avec l’Union européenne (UE), Theresa May a connu, mardi 15 janvier, la plus lourde défaite essuyée par un dirigeant britannique depuis les années 1920.

Un soufflet qui fait sans surprise la une de la presse britannique : “May humiliée”, souligne le Daily Mirror, le Daily Mail estimant que le maintien en poste de la Première ministre ne “tient plus qu’à un fil” après ce résultat “catastrophique qui menace de plonger (la sortie de l’UE) dans le chaos”.

Cette journée difficile en précède une autre puisque la Première ministre britannique fait face, mercredi, à une motion de censure. Celle-ci, présentée par les travaillistes, doit être votée à 20 h (19 h GMT). Toutefois, si une bonne centaine de députés tories ont essayé de renverser Theresa May en décembre, il n’est pas dit qu’ils s’allient à l’opposition pour une manœuvre qui pourrait leur faire perdre le pouvoir. Dès mardi soir, le petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP et plusieurs députés rebelles conservateurs ont annoncé qu’ils soutiendraient Theresa May.

Résilience

Fidèle à sa réputation de résilience et convaincue de survivre à cette nouvelle épreuve, la dirigeante a d’ores et déjà prévu de s’entretenir avec des députés de tous les partis “dans un esprit constructif” pour trouver la voie à suivre. “Nous devons nous concentrer sur les idées qui sont véritablement négociables et ont un soutien suffisant de cette Chambre”, a-t-elle dit aux députés, promettant “de les explorer alors avec l’Union européenne”.

Malgré l’ampleur de la défaite, un porte-parole de Downing Street a assuré que la cheffe du gouvernement ne démissionnerait pas, et qu’elle restait “concentrée sur la mise en œuvre du Brexit”. “La première étape consiste à vérifier si le gouvernement jouit toujours de la confiance de la Chambre des communes. La Première ministre pense que c’est le cas”, a-t-il développé.

Si elle survit à la motion de censure, Theresa May aura jusqu’à lundi pour présenter un “plan B”. Plusieurs options s’offrent à elle : s’engager à retourner négocier à Bruxelles ou demander un report de la date du Brexit, programmé pour le 29 mars. Le vote de mardi ouvre également la possibilité du divorce sans accord, un scénario tout particulièrement redouté par les milieux économiques.

>> À lire aussi : Après le rejet de l’accord, le chaos ?

Une mission vertigineuse

Après avoir tièdement milité pour le maintien dans l’UE lors de la campagne référendaire, Theresa May, un peu faute de concurrence, a succédé en juillet 2016 à David Cameron avec une mission vertigineuse : mettre en œuvre le Brexit dans un pays profondément divisé sur la question.

Travailleuse, disciplinée, cette ancienne ministre de l’Intérieur, fille de pasteur anglican, s’y attelle depuis avec une résilience qui force l’admiration de ses détracteurs, malgré les critiques incessantes sur sa stratégie, y compris au sein de son propre parti.

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