Une jeune fille de 18 ans, victime d’agression sexuelle brûlée vive

La mort horrible d’une jeune étudiante qui a été brûlée vive pour avoir signalé des allégations d’agression sexuelle à la police a déclenché des manifestations au Bangladesh.

Nusrat Jahan Rafi, 18 ans, originaire de Feni, à 100 miles au sud de la capitale Dhaka, a été piégée le 6 avril par une camarade qui l’aurait emmenée sur le toit sous prétexte qu’une de ses amies était en train d’être battue. Lorsqu’elle est arrivée sur le toit, plusieurs personnes, vêtues de burqas, l’auraient entourée et fait pression sur elle, pour qu’elle retire la plainte qu’elle avait déposée contre le directeur de son école.

La jeune fille ayant refusé de succomber à la pression de retirer sa plainte, ses agresseurs ont décidé de l’asperger de kérosène avant de mettre le feu sur elle, rapporte Human Rights Watch.Publicité

Bangladesh : Une jeune fille de 18 ans, victime d’agression sexuelle brûlée vive (photos)

Elle est morte quatre jours plus tard, son corps étant recouvert de brulures à 80 %.

« Le meurtre horrible d’une femme courageuse qui demandait la justice reflète la faiblesse du soutien apporté par le gouvernement bangladais aux victimes d’agressions sexuelles, a déclaré Meenakshi Ganguly, directrice de HRW pour l’Asie du Sud.

« La mort de Nusrat Jahan Rafi met en lumière la nécessité pour le gouvernement du Bangladesh de prendre au sérieux les victimes d’agressions sexuelles et de veiller à ce qu’elles puissent obtenir un recours juridique et être protégées des représailles », a-t-elle ajouté.

La façon dont la police s’est occupée de son cas a aggravé la colère du public. Une vidéo de Nusrat Jahan Rafi en train de déposer une plainte pour agression montre un policier lui disant que l’incident n’était « pas grave »

Selon la BBC, elle semblait être en détresse, essayant de se couvrir le visage avec ses mains.

La vidéo a ensuite fait l’objet d’une fuite dans les médias locaux. Des menaces de mort ont suivi et la pression pour retirer la plainte a augmenté après l’arrestation du directeur.

Avant son décès, elle a enregistré un message touchant dans le téléphone de son frère. « Le professeur m’a agressée, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle », a-t-elle déclaré.

Cet incident a provoqué un tollé général dans le pays. Sheikh Hasina, le Premier ministre, a exprimé sa profonde tristesse pour sa mort et a personnellement ordonné aux forces de l’ordre de trouver les coupables et de prendre des mesures punitives.

Bangladesh : Une jeune fille de 18 ans, victime d’agression sexuelle brûlée vive (photos)

A ce jour, 15 personnes ont déjà été arrêtées, dont sept seraient impliquées dans le meurtre et une aurait avoué le crime. Le directeur reste en détention et le policier qui a filmé Nusrat Jahan Rafi a été démis de ses fonctions.Publicité

Cependant, les groupes de défense des droits humains affirment que le cas de Jahan Rafi met en lumière un problème plus vaste, celui de la vulnérabilité persistante des femmes qui souffrent de harcèlement sexuel dans ce pays conservateur d’Asie du Sud et qui sont ciblées lorsqu’elles bravent les stigmates sociaux pour s’exprimer.

La tragédie de Jahan Rafi n’est pas un incident isolé, ce qui suscite le scepticisme quant au bilan des autorités en matière de poursuites pour violences sexuelles.

Selon Ain O Salish Kendra, une organisation bangladaise de défense des droits humains, plus de 700 cas de viols ont été signalés en 2018, mais les chiffres réels sont probablement plus élevés étant donné la crainte de nombreuses victimes.

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