Vol de bébé : Aïssatou Sarr condamnée à 9 mois de prison et à 500 mille FCFA à titre de dommages et intérêts

Le tribunal d’Instance de Dakar a jugé et condamné la ravisseuse de bébé Aissatou Sarr, à 9 mois de prison ferme pour l’enlèvement sans fraude, ni violence du bébé Ibrahima Thiane à Yoff, lors du dernier Appel de la communauté Layène de mai 2017.

Elle doit en même temps payer 500 mille FCFA à la mère de sa victime. Quant aux parents de la kidnappeuse, Ibrahima Sarr et Marie Diop qui étaient poursuivis pour complicité, ils ont été relaxés.

Veuve et mère de deux garçons âgés de 6 ans et de 7 ans, Aïssatou Sarr avait fait vivre 11 jours de calvaire aux parents du bébé Ibrahima Thiane, en le subtilisant lors du dernier Appel de Seydina Limamoulaye en mai 2017. Mais devant la barre du tribunal d’Instance de Dakar où, elle a comparu vendredi avec son père Ibrahima Sarr, la kidnappeuse n’a pas pu expliquer le mobile de son acte. « Je reconnais avoir enlevé le bébé Ibrahima Thiane. J’ai passé onze jours avec lui chez moi à Kahone, village situé dans la région de Kaolack. Je connais bien comment c’est difficile pour une mère de se réveiller sans voir son enfant, mais je ne sais pas ce qui m’a poussé à le faire. J’ai même oublié le lieu et le moment où, j’avais pris l’enfant. Je le jure la main sur le cœur », déclare la jeune dame.

A son tour, le sexagénaire Ibrahima Sarr, cultivateur de son état d’indiquer : « Ma fille Aïssatou Sarr ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. J’avais un autre fils comme elle. Il s’est suicidé en se jetant dans un puits. Je l’ai soigné, mais en vain. Elle avait quitté le village pour venir travailler comme domestique à Dakar, dans le but de m’aider dans les charges familiales. Lorsqu’elle est revenue avec le bébé chez moi, elle a refusé de me parler. Sa mère, Marie Diop et moi avons tout fait, mais elle était restée silencieuse. Le bébé pleurait tout le temps entre ses mains. Je demande pardon à ses parents. Dans notre village, il n’y a ni police, ni gendarmerie. C’est le jour où, je voulais partir déclarer l’enfant auprès du chef de village, que les enquêteurs se sont présentés chez moi, avant de nous embarquer».

Les parents du bébé quant à eux, ne sont pas convaincus de la bonne foi des prévenus. « Je tiens à savoir les vraies raisons qui ont poussé cette dame à enlever mon bébé, car c’est trop facile de dire qu’elle est malade. Pendant onze jours, mon enfant qui n’avait que 13 mois au moment des faits, était à sa merci. Ma femme a tout entendu venant des membres de ma famille. Lorsque les enquêteurs ont retrouvé l’enfant, il avait perdu du poids. Après une consultation à l’hôpital Albert Royer de Fann, la blouse blanche nous a révélé qu’il s’était déshydraté car il n’était pas encore sevré », se plaint le jeune papa.

Et sa dame B. Diallo, habillée en « taille basse » wax de couleur rouge noir avec un petit foulard sur la tête, de renchérir, les larmes aux yeux : « le jour des faits, j’avais donné mon fils à mon frère. Après s’être endormi entre les mains de ce dernier, je l’ai pris avant de l’introduire dans ma chambre. Mais quelques minutes après, lorsque je suis retournée dans la pièce, j’ai constaté qu’il n’était plus sur le lit. Au départ, j’avais même cru que c’est mon frère qu’il l’avait encore pris. Je réclame 2 millions 500 mille FCFA à
titre de dommages et intérêts
 ».

Pour sa part, le ministère public a souligné que rien ne prouve qu’au moment d’enlever le bébé, la prévenue était en état de démence. « Même si parfois elle pourrait être atteinte de problèmes psychiques. Car une personne sans intelligence ne peut pas faire ce qu’elle a fait. Elle a profité de la négligence des parents du bébé, qui étaient plus occupés par l’évènement religieux, avant de s’introduire dans leur chambre et subtiliser l’enfant », a-t-il relevé, avant de solliciter six mois d’emprisonnement ferme contre
elle.

Quant aux parents de la prévenue en l’occurrence Ibrahima Sarr et Marie Diop (cette dernière n’a pas comparu), le maître des poursuites a sollicité la relaxe pour eux.

Il sera suivi par la défense qui a plaidé la relaxe en vertu des dispositions de l’article 50 du Code pénal. Et, à titre subsidiaire, une application bienveillante de la loi.

Au terme de sa plaidoirie, le juge a condamné la prévenue à 9 mois de prison et à payer 500 mille à la partie civile. Avant de relaxer ses parents qui étaient poursuivis pour complicité.

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