Wade ou quand le bâtisseur veut manger ses héritiers

Le sociologue, Ousmane Bâ ne voit pas le pape du Sopi comme un « tueur » de dauphins politiques ou de lieutenants politiques. A l’en croire, il faut un peu s’interroger sur l’historicité du Pds, la manière dont ce parti a été conçu et aussi la manière dont les adhérents perçoivent le parti. Parce que les membres ont accepté que tout tourne autour d’un leader charismatique qui centralise un certain pouvoir à tuer ou impacter négativement sur la marche de l’organigramme du parti.

« Quand une organisation politique comme le Pds évolue, il y aura des contradictions et des conflits de positionnement et de vision. Il y a certains qui sont pour la résistance, la continuité dans la manière dont le parti est géré. Et d’autres veulent la mutation. Autrement dit, il faudra restructurer le parti en essayant de l’adopter en fonction des principes de la mondialisation. Ce qui veut dire qu’il aura un choc. Le leader charismatique reste Me Wade et les membres du Pds qui se rebellent, risquent de tomber dans leur propre piège », souligne le docteur.

« Me Abdoulaye Wade a tous les droits. Ses sorties sont liées au fait qu’il a son agenda et il veut que son fils soit sénégalais. Je pense que qu’il veut se protéger ses intérêts familiaux, les intérêts de son enfant. Je ne crois pas à une liquidation de dauphins. Il veut plutôt protéger sa famille. Me Wade défend les intérêts politiques de Karim Wade. C’est cela son jeu. Abdoulaye Wade a toujours pensé que le parti est sa propriété privée. Il a beaucoup fait investi dans le Pds. C’est un combat politique qu’il mène pour faire en sorte que son fils soit candidat, afin de pouvoir peser sur le jeu politique. Abdoulaye Wade ne veut pas que son fils soit hors circuit. C’est légitime qu’il fasse de sorte qu’à travers une candidature à la présidentielle, il soit dans le jeu et garde sa nationalité. Je ne pense pas que Me Wade veut faire de Karim un président de la République. Mais il veut qu’il soit dans le jeu, qu’il soit un sénégalais reconnu de tous », explique le psychologue, Serigne Mor Mbaye.

Pour l’analyste politique Yoro Dia, Me Wade est très cohérent dans sa démarche. Parce que, si le Pds n’a pas de candidat et si jamais, il y a un second tour, Abdoulaye Wade, va être une très grande menace pour Macky Sall. Car selon lui, en regardant l’histoire politique du Sénégal, il y a à peu près de 20% des Sénégalais qui votent Abdoulaye Wade depuis 1974.

« C’est pourquoi, Me Wade veut maintenir cette épée de Damoclès en se disant qu’il y a 20% des Sénégalais qui ont toujours voté pour lui. S’il y a un second tour, ça donne à Abdoulaye Wade une marge de négociations Ce qui ne serait pas le cas si le Pds a un autre candidat. Abdoulaye Wade tout en sachant que la candidature de Karim Wade n’est pas recevable, veut le maintenir jusqu’au bout pour avoir toutes cartes en main. Ce pour réussir à créer un rapport de force avec Macky Sall », relève-t-il dans l’Obs.

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