À la veille de la présidentielle au Nigeria, les attentes de la population

Le 16 février prochain, le pays le plus peuplé d’Afrique doit se rendre aux urnes pour des élections génerales. Le scrutin présidentiel devrait être serré entre le président sortant Muhammadu Buhari et son principal rival de l’opposition, l’ancien vice-président, Atiku Abubakar.

Comme les parents de ces élèves, Hannatu a fui l’insécurité du nord-est du Nigeria. Elle a perdu son mari suite à une attaque de Boko Haram. C’était à Gwoza, dans l’État du Borno. Aujourd’hui, elle enseigne bénévolement dans ce camp d’Abuja où elle vit depuis 2014. Mais elle a bien prévu de voter pour l’élection présidentielle. “Nous espérons que le prochain chef d’État éradiquera la menace Boko Harm du Nigeria. Et ainsi nous pourrons enfin rentrer chez nous à Gwoza”, explique l’institutrice.

Hannatu Andrauws devra sortir du camp pour voter. Et ce, malgré les efforts de la commission électorale pour faciliter l’expression de près de deux millions de déplacés. En revanche, comme ici à Lagos, peu de problèmes d’accès aux bureaux de vote.

À Ikoyi, un des quartiers huppés de la mégapole. Olajide Ajayi tient un garage à ciel ouvert. En 2015, il était séduit par Muhammadu Buhari et son discours contre la corruption. Quatre ans plus tard, le réparateur automobile est déçu. “Soyons francs, Buhari n’a rien fait contre la corruption. Il a sutout fait la chasse au PDP, le parti rival. C’est tout ce qu’il a fait. Il n’a pas du tout combattu la corruption. Si il avait vraiment voulu le faire, il aurait commencer le nettoyage dans son propre camp. Il aurait dû commencer à s’en prendre aux gens travaillant autour de lui. Cela aurait dû être son point de départ”, commente Olajide Ajayi.

Dans la plupart des médias au Nigeria, l’élection présidentielle est le sujet principal. Vingt ans après la fin de la dictature, la démocratie est belle et bien enracinée. “Je ne pense que cette présidentielle sera libre et transparente. Les scrutins au Nigeria ne l’ont jamais été. Même l’élection de Buhari en 2015 n’était ni libre ni transparente. Donc pour moi, je ne crois pas que les prochaines élections générales seront les premières à être libres et justes”, indique Sandra Ezekwesili, animatrice radio.
Des observateurs locaux et internationaux seront dans les bureaux de vote samedi. Et de nombreux Nigérians espèrent que leur présence sera une dissuasion efficace contre la fraude.

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