Athlétisme : Le champion sénégalais Papa Latyr Sylla Gueye au Stade Brestois

Son nom ne nous est pas familier et pour cause. Papa Latyr Sylla Gueye n’est en effet en France que depuis deux ans. Et s’il est bien connu dans son pays d’origine, le Sénégal, ce sont ses performances récentes et notamment sa victoire aux Pré-France à Nantes, il y a 15 jours, qui nous ont fait découvrir ce jeune athlète spécialiste des haies.

Né il y a 21 ans à Ouakam, un village tout près de Dakar où vit encore toute sa famille, Papa est avant tout un enfant passionné de foot. Et puis, un jour, son professeur de sport le prend à part : « Tu sais que tu vas vite. Viens, un jour on va essayer l’athlé ». Il joint les actes à la parole et, alors que le benjamin n’y pense plus, il l’inscrit à une épreuve et le fait courir avec des minimes. Résultat des courses : il gagne ! « C’est là que j’ai commencé à douter, c’était en 2013, j’avais 15 ans », avoue Papa.

Il est ensuite sélectionné pour les championnats d’Afrique, au Nigeria, où il finit quatrième derrière des gars qui sont « nés dans l’athlétisme ». Et quand il rentre à la maison, son père a jeté les crampons et les a remplacés par des paires de pointe. Les paroles du patriarche resteront gravées dans la tête du gamin de l’époque : « Depuis que tu es petit, tu joues au foot, tu n’as jamais rien eu avec le foot. Et là, tu fais juste quelques courses et tu es sélectionné avec l’équipe nationale ». L’histoire est en marche… « C’était là ma voie, mon destin, continue-t-il. J’ai été depuis cinq fois champion du Sénégal, dans toutes les catégories, de cadets à seniors. »

Mais pour continuer à progresser, l’exil est inévitable. Ce sera la France parce que son cousin habite à Brest mais aussi et surtout parce qu’« ici, au niveau des haies, c’est top, il y a des types qui sont costauds comme Pascal Martinot-Lagarde ». Il signe au Stade Brestois où il entame sa deuxième saison. « C’est une vraie famille. Ils m’ont accueilli, ils ont pris soin de moi. Je veux vraiment les remercier tous, et puis JB (Jean-Baptiste Barbot), mon frère d’entraînement. Aujourd’hui, je peux me concentrer sur mon sport. »

Il est entraîné depuis le printemps dernier par Éric Mazet. Cette saison, les deux hommes ont repris les bases à zéro avec beaucoup de renforcement musculaire. Il y a 15 jours, Papa va à Nantes au Pré-France pour repérer la piste et, malgré une grosse semaine de travail, il fait quand même 8’’22 et gagne. Au France, à suivre, il établit son nouveau record en 8’’10 en demies, battant Dylan Caty, le recordman de la distance, et rentre en finale avec une place de 8e à la clé.
L’objectif est désormais clair : un podium aux France, fin juin, sur 110 m haies avant les championnats du monde qui auront lieu au Qatar, en septembre prochain.

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