Covid-19: Défis et Réponse par l’ancienne ministre Seynabou Gaye Touré…
Point de vue croisé d’une Femme, Présidente de Conseil Départemental et du Réseau D’Appui aux Initiatives des Femmes du Cayor (RAIFCA), en mode confiné depuis 15 jours.
La crise multisectorielle, pour aller plus loin que ceux qui pensent qu’elle est juste sanitaire et économique, frappe incroyablement tous les pays du monde. Elle surplombe, jusqu’ici, toutes les expectatives des décideurs politiques et des scientifiques dans les 5 continents du globe terrestre. Tous les pays de notre continent, notre chère Afrique, sont sur le qui-vive, tellement les défis à relever sont énormes face à cette crise. Mesure, sur mesure, au quotidien et rien ne suffit devant un virus, covid19 ou SARS-COV-2, qui semble déterminé à poursuivre son bonhomme de chemin de dévastateur.
Alors se pose la vraie question. Pourquoi malgré toutes ses mesures le covid19 sévit ?
Clairement, parce que le vaccin n’existe pas encore !
Mais il existe des moyens d’écourter son séjour en Afrique, notamment chez nous au Sénégal. Pour ce faire, nous nous devons d’analyser les différents axes de lutte contre le covid19 et déceler les failles et les omissions dans nos différentes actions.
Vu les contours du comportement du covid19, l’axe le plus important est la prévention, en l’absence du vaccin. Dans cette prévention, plusieurs scientifiques ont dit qu’une gorge sèche faciliterait au covid19 son installation et sa course vers les poumons. Alors pourquoi il n’est pas inclus dans les mesures de préventions primaires : une recommandation de boire de l’eau fréquemment, comme indiqué par ces scientifiques de boire de l’eau toutes les 15 à 20mn ?
L ‘opinion publique semble être saturée par une livraison d’informations de toutes sortes, non sourcées, assimilables à un lynchage médiatique du Covid19) par les médias et réseaux sociaux qu’actuellement, nous avons commencé à se désinformer, donc à douter
La cause principale de l’infection et sa propagation est l’attroupement. Qui ose dire qu’il n’y a plus d’attroupement malgré toutes les mesures de confinement individuelles, le couvre-feu, les barrières de contrôle par ci et là, pour ne citer que ceux-ci. Il suffit d’observer nos transports urbains de banlieue ou d’aller au marché pour penser qu’il n’existe pas de covid19 au Sénégal, alors que la phase de contamination communautaire continue d’être la principale préoccupation des services de santé !
Il nous faut absolument trouver un moyen de faire respecter aux transporteurs urbains, les mesures édictées et gérer le flux dans les marchés, garages et arrêts de bus, taxi, clandos, transports de motos, charrettes et pirogues.
Concernant la gestion de la peur, de la psychose, de l’angoisse des populations, notamment des personnes dites plus vulnérables au covid19. Qu’est-ce qui est fait ! Ces citoyens devraient être les premiers sensibilisés, conscientisés, confinés et aidés ! Ne devrait-t-on pas mettre en place une cellule d’écoute, une cellule d’assistance psychologique nationale, connue de tous, avec un numéro vert géré par plusieurs cabines de réception, à l’égard du SAMU national ?
Si la crise perdure, car la vérité est que personne ne connait sa durée, est-ce que le personnel de santé serait suffisant face à une saturation ? Ne serait-il pas judicieux de mettre en place un système de formation intensive en gestion de crise sanitaire, tous les étudiants en dernière année de médecine, d’infirmières (iers) d’Etat, de sage femmes, d’assistance sociale, de communication sociale… pour être prêts à seconder leurs séniors en cas de besoin, mais aussi pour déjà les préparer aux prochaines crises à partir de celle-ci, car, maintenant, il y en aura fréquemment, d’après les scientifiques. On m’avait appris que la planification est gage de succès dans la gestion.
Où sont les comités ad hoc départementaux et régionaux de réflexions sur les impacts économiques, sociaux, environnementaux et culturels de la crise ? On dirait que tout le monde n’attend que les décisions du Chef de l’Etat : d’aide, d’exonération, …. Ce dernier s’étire les cheveux pour régler tous les problèmes causés par cette inespérée crise, mais qui pour l’aider à mieux gérer cette crise et nous aider à mieux nous en sortir ? Bravo, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Macky SALL, vous jouez pleinement votre rôle de protecteur en chef de la Nation, le pivot au premier rang du front contre cette crise multisectorielle et aux multiples facettes. La balle est dans notre camp. A nous de jouer le jeu et gagner ce match, pour nous d’abord, ensuite pour vous. Pour vous paraphraser, Excellence Monsieur le Président de la République, l’heure est grave !
Tels sont les mots d’une inspiration confinée d’une Présidente de Département qui a la nostalgie de la chaleur humaine d’une ville religieuse comme Tivaouane et qui sait que tous les foyers religieux sont plongés dans la profondeur de leur Foi pour nous implorer la clémence divine face à ce dirait-on châtiment d’Allah. Qu’il nous accorde sa miséricorde et protège ses espèces que nous sommes. Amin
Seynabou GAYE TOURE, ancienne ministre, présidente du Conseil départemental de Tivaouane,