REVUE DE PRESSE AFRIQUE DU 27 MARS

A la Une: un second tour en Sierra Leone
« Un soulagement » titre le site d’information Cocorioko, « une satisfaction et de la jubilation » dans la population, renchérit The Patriotic Vanguard après la décision de la Haute Cour de justice de suivre la recommandation de la Commission nationale électorale. « Nous allons voter », scandent des électeurs sierra-léonais dans une vidéo mise en ligne par le Vanguard, alors que Cocorioko donne la parole dans ses colonnes à plusieurs de ses lecteurs. L’un d’entre eux compare la situation avec celle qui avait prévalu au Liberia : « il leur a fallu des semaines pour s’assurer d’avoir des élections crédibles, quelques jours de plus ne vont pas nous tuer », explique celui-ci, alors qu’un autre estime qu’il « fallait laisser de la place pour une élection juste, équitable et acceptable ».

Mais le Sierra Leone Telegraphfait part de réactions mitigées du côté de l’opposition après l’annonce de la commission, notamment en raison de la décision de recompter manuellement les votes dans chaque bureau : « une tentative du parti au pouvoir de corrompre la volonté démocratique du peuple » selon le SLPP, la formation de Julius Maada Bio, arrivé légèrement en tête au premier tour devant Samura Kamara, candidat de l’APC, le parti de l’actuel président Ernest Bai Koroma.

« Un petit coup de frein » pour mieux repartir, juge Wakat Séra au Burkina Faso, pour qui « la seule option importante et salvatrice est celle qui doit conduire à privilégier l’intérêt général ».

Toujours au Burkina,Le Pays se félicite que la Haute Cour ne se soit pas « laissé conter fleurette » par les manœuvres des partis et qu’elle « a su rester à équidistance des chapelles politiques ».

Reste que « la Sierra Leone ne doit pas décevoir » poursuit le quotidien, alors que Wakat Séra se demande si « dans cette atmosphère (…) les 3e et 4e » du 1er tour de l’élection ne pourraient pas profiter « de cette mi-temps rallongée pour mieux monnayer les voix de leurs électeurs. »

Un problème que n’aura sans doute pas Abdelfattah al Sissi en Egypte, bien parti pour être reconduit dès le 1er tour à la tête du pays.

Il faut dire que son seul adversaire, Moussa Mostafa Moussa a déclaré qu’il était lui-même un partisan du président égyptien, d’où des situations quelque peu étonnantes dans les bureaux de vote. Ahram Online cite ainsi cette électrice du challenger : « oui, j’ai voté pour l’autre gars, mais je supporte le président Sissi ».

Le site Egypt Independent décrit quant à lui les danses effectuées aux abords des bureaux de vote au son de chants patriotiques diffusés à chaque coin de rue. Et de noter la présence massive de personnes âgées dans les files d’attente pour voter.

Le Daily News Egypt relaie quant à lui la décision de la commission électorale, qui a annoncé que le vote serait accepté même si les cartes d’identité et passeports des électeurs n’étaient plus valides.

Car l’enjeu de ce scrutin est avant tout la participation « de nature à justifier la légitimité » d’Abdelfattah Al Sissi ironise Le Djély en Guinée.

« L’Egypte s’engage désormais dans la longue nuit de l’autoritarisme », déplore de son côté le journal algérien El Watan, pour qui cette élection est une « farce plébiscitaire » après que le pouvoir « a éteint la vie politique et réduit les opposants au silence ».

« Et le plus ahurissant c’est que tout cela passe pour normal », tonne et s’étonne Le Djely, qui compare Abdelfattah Al Sissi au président tchadien Idriss Déby. Deux chefs d’Etat bénéficiant de la complaisance de la communauté internationale selon le quotidien guinéen.

En route donc vers « un sacre forcé » titre Aujourd’hui au Faso, qui ajoute « faute de la variable d’indétermination de ce vote, (…) le maréchal pharaon règnera jusqu’en 2022, date à laquelle il annoncé déjà qu’il va raccrocher. Mais les promesses d’un politique n’engagent que ceux qui l’écoutent et le croient », conclut le journal burkinabè.

Le Sénégal avec cette disparation d’une figure de la vie politique du pays.

L’ancien maire de Dakar, Mamadou Diop, s’est éteint hier. La disparition « d’un combattant inlassable pour la modernisation de la capitale », salue son successeur Pape Diop dans les colonnes d’Afrique Midi.

Les médias sénégalais relaient de nombreuses réactions dont celle d’un autre maire de Dakar, dans la tourmente, Khalifa Sall : « j’ai perdu un encadreur, un ami », confie l’ancien édile au site Seneweb.

Il faut dire que Mamadou Diop avait fait sa dernière apparition publique au procès de Khalifa Sall, qu’il était venu défendre à la barre du tribunal de Dakar. Le Walf Quotidien revient quant à lui sur « le parcours d’homme d’Etat de Mamadou Diop » dont la carrière politique s’est étendue sur 4 décennies, aux côtés de Leopold Sedar Senghor et d’Abdou Diouf notamment, avant de tenir donc les rênes de Dakar pendant 17 ans.

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