La revue de presse française du 28 février

A la Une: la parole des femmes se libère dans le cinéma français
Par Aurélien DevernoixDiffusion : mercredi 28 février 2018

« On a subi. On s’est tues. Maintenant on agit. » A trois jours de la cérémonie des Césars, plus de 130 actrices, réalisatrices, productrices et humoristes, lancent un appel à travers Libération. « Il faut que demain ne ressemble pas à hier ou à aujourd’hui », clament-elles, « Ensemble soutenons celles et ceux qui œuvrent concrètement pour qu’aucune n’ait plus jamais à dire #metoo ». Pour illustrer leur engagement, elles porteront un ruban blanc lors des Césars. Mais pas question de s’arrêter au symbolique « il faut encourager les femmes à porter plainte », plaide Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, « mais il faut aussi que nous ayons les capacités d’aider celles qui en ont besoin ». Car pour aller au procès, c’est « une montagne financière » que les femmes doivent gravir, explique Libération. « Au moins 10 000 euros » Et les associations n’ont aujourd’hui pas les reins assez solides pour soutenir toutes les plaignantes. Sans compter le temps de traitement d’une plainte pour viol par l’institution judiciaire, près de deux ans et demi, ce qui incite certaines à accepter la requalification en agression sexuelle. D’où l’appel aux actrices françaises (et aux acteurs, ce n’est pas interdit) à ouvrir le chéquier comme ont pu le faire leurs homologues américains et britanniques.

Libération publie également une interview de Rose McGowan, celle par qui tout a commencé ou presque, quand elle a révélé avoir été violée par Harvey Weinstein…

Et l’actrice américaine apporte son soutien à la campagne française. « Aucune de nous ne mérite de vivre dans la peur » martèle-t-elle, « MeToo est chacune d’entre nous, dans un club où nous n’avons pas mérité de figurer »… et de lancer un appel à Emmanuel et Brigitte Macron pour qu’ils fassent « avancer cette cause ». Libération qui conclut son dossier avec une autre interview, celle de Bérénice Vincent, la porte-parole du collectif 50/50 pour 2020, demandant davantage d’égalité dans le cinéma français. « Il faut politiser MeToo », explique-t-elle, « car le cinéma français n’a pas vraiment été ébranlé par l’affaire Weinstein et rien de concret n’en est sorti ». Il faut notamment davantage d’égalité salariale et dans les budgets accordés aux femmes réalisatrices poursuit Bérénice Vincent car « on ne peut pas analyser les violences sexuelles indépendamment de la répartition du pouvoir ».

Les journaux qui mènent également une lutte de démystification ce matin… sur les employés de la SNCF, dont le statut spécifique est amené à disparaître.

« Que dit le statut des cheminots ? » titre La Croix en Une. Et de présenter dans ses pages intérieures une infographie très claire sur le sujet. Congés payés, salaires, effectifs, retraite et voyages gratuits, tout est très bien expliqué… tout comme les enjeux. « La masse salariale de la SNCF augmente de 2.4% par an contre 1.5% pour les grandes entreprises privées », explique un cadre du groupe. Le statut de cheminot qui garantit un emploi à vie fait également « courir un risque de sureffectif », renchérit un économiste des transports. Ce qui fait hurler les syndicats : « une campagne mensongère » selon le patron de la CGT Philippe Martinez pour qui le statut de cheminot vient compenser les conditions de travail particulières, notamment les horaires décalés. « Les PDG reçus à Versailles par Macron sont des privilégiés », gronde-t-il, pas les salariés qui touchent moins de 2000 euros par mois.

« La bataille du rail s’annonce en tout cas comme la mère de toutes les batailles » estime L’Est Républicain et « les syndicats, bousculés sur le code du travail, vont vouloir leur revanche » poursuit Le Journal de la Haute Marne. « Emmanuel Macron, petit-fils de cheminot, va-t-il réussir à anesthésier ce corps syndical, en le cantonnant dans un rôle de plante verte à la table de négociations déjà négociées ? » se demande de son côté La Montagne, alors que L’Opinion se félicite du choix du gouvernement de repousser de quelques jours les réformes du paritarisme et des retraites. Une décision qui doit plaire à Christian Jacob : le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée Nationale bougonne en effet dans les colonnes du Parisien « Macron lance 3 réformes par semaine ! Cela peut séduire le microcosme, mais les sondages montrent que les Français sont de plus en plus sceptiques. »

Lui en revanche regarde Emmanuel Macron avec les yeux de Minnie, c’est Bob Iger, le patron de Disney.

« J’ai eu un excellent échange avec le président Macron lors de notre rencontre » explique au Figarole PDG du géant américain du divertissement… L’accueil a en effet dû être chaleureux car Disney vient d’annoncer qu’il allait investir deux milliards d’euros pour construire de nouveaux parcs d’attraction en France. « J’ai longtemps été sceptique sur ce projet car j’étais inquiet de l’environnement économique politique et social dans le pays », explique Bob Iger « mais depuis un an les choses ont changé de façon spectaculaire ».

25 ans après sa création « Disneyland Paris s’agrandit pour la Reine des Neiges », titre Le Parisien, détaillant l’opération : 2 milliards d’euros donc avec un déploiement en 3 phases à partir de 2021 et la volonté d’exploiter au maximum les autres franchises du groupe, Marvel et Star Wars. « Une stratégie à double tranchant », notent toutefois Les Echos qui rappellent que les recettes du dernier Star Wars au cinéma et les ventes de produits dérivés ont été décevantes… mais on ne s’inquiète pas trop pour Disney quand même, conseillé comme tout le monde le sait par l’Oncle Picsou.

Il y a en revanche un secteur qui risque de bientôt piquer du nez, c’est celui des voitures à motorisation diesel.

« Le diesel n’est plus en odeur de sainteté », titrent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, après que la cour de Leipzig a ouvert la voie hier à l’interdiction des vieux véhicules diesel en ville. « Un choc presque culturel dans ce pays assimilé comme peu d’autres à la voiture », poursuit le quotidien. « Une fronde anti-diesel qui irrite Berlin », rebondissent Les Echos qui soulignent l’embarras d’Angela Merkel sur le sujet alors que l’industrie automobile a été l’une des meilleures alliées de la chancelière depuis son arrivée au pouvoir. « En France aussi, l’étau se resserre autour de l’Etat » rappelle le quotidien économique, en raison de son manque de vigilance à faire appliquer la règlementation existante sur les émissions à particules fines. Alors quelles solutions ? En France, la ville de Paris a fait le choix d’imposer un système de vignettes interdisant la circulation des véhicules les plus polluants, un système que défendent aussi Les Verts en Allemagne et que ne rejetteraient plus désormais les selon Les Echos.

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