REVUE DE PRESSE FRANÇAISEDU 26 MARS

PodcastA la Une: un mot, «Héros»
En effet, la plupart des journaux rendent hommage au lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, assassiné par l’auteur de l’attentat de Trèbes vendredi, après qu’il a décidé de s’offrir en otage pour permettre la libération d’une femme retenue par le terroriste dans un supermarché.

« Le visage de l’héroïsme », titre l’éditorial du Figaro, soulignant le « geste magnifique » du militaire. « Une leçon pour une époque qui se montre volontiers individualiste », poursuit le quotidien conservateur. Le Monde de son côté revient sur la personnalité du gendarme, « un mec bien, humain avec ses troupes ». « Quelqu’un qui depuis qu’il est né fait tout pour la patrie, (…) pour défendre les autres », renchérit La Croix en citant le frère d’Arnaud Beltrame.

« Le nom que l’on retiendra sera le sien. Pas celui du terroriste », expliquent Les Echos, car il s’agit d’une « figure de la réconciliation dans un pays fracturé ». Le journal revient par ailleurs sur le défi que représente cet attentat pour Emmanuel Macron. Le président va devoir gérer « ce plus difficile des ‘en même temps’ » : « l’unité et le combat ».

La question de l’unité nationale qui s’invite d’ailleurs dans les éditoriaux ce matin

Selon La Presse de la Manche, Arnaud Beltrame est « l’incarnation des valeurs de la République, celle d’un monde apaisé et fraternel ». L’Union rappelle quant à elle que la France n’a pour l’instant pas cédé à la division et que « c’est autour de l’État conscient de ses fragilités et de ses forces que cette communion d’esprit témoigne d’un pays qui s’assume dans la reconnaissance de ses valeurs ». Mais attention « aux tristes sires (…) fascinés par l’instrumentalisation du drame », avertit le quotidien régional.

Alors on ne sait pas à qui l’éditorialiste pense mais certains de ses collègues rebondissent ce lundi sur la question de la laïcité, à l’image de Nice-Matin qui interpelle Emmanuel Macron : « quelle laïcité le président veut-il au juste ? » et « qu’en est-il de la réforme de l’islam de France ? », alors que le Journal de la Haute-Marne renchérit « on attend toujours le grand discours du chef de l’Etat sur le sujet. »

Eux n’attendent plus de grand discours de leur président, des centaines de milliers de jeunes Américains ont décidé de prendre la parole samedi.

Contre les armes à feu, contre les tueries sans fin qui ensanglantent les écoles du pays, dont dernièrement le lycée de Parkland en Floride, plusieurs survivants de l’attaque sont d’ailleurs montés à la tribune…

« La jeunesse larmes au poing » titre Libération qui consacre 4 pages au sujet ce matin. Le quotidien donne la parole à plusieurs manifestants de Washington… des jeunes gens ayant perdu des proches dans des fusillades, ou simplement interloqués par l’absence de volonté politique pour poser des limites à la culture des armes à feu aux Etats-Unis. Beaucoup de jeunes Africains-Américains également, population la plus exposée aux morts violentes, dont Lauryn. Elle explique qu’elle a perdu son petit ami dans une fusillade et si elle se félicite de la mobilisation, elle s’interroge « ce que font les lycéens de Parkland est génial, mais aurions-nous eu la même couverture médiatique, nous, lycéens noirs défavorisés de Washington ? »

Quoiqu’il en soit la mobilisation a été réussie… car « cette génération maîtrise parfaitement les réseaux sociaux et elle est d’une efficacité redoutable » analyse un politologue américain dans Le Monde. « Quelque chose est en train de changer aux Etats-Unis » estime de son côté La Croix, alors que Libération rappelle que les jeunes marcheurs « ont donné rendez-vous à Donald Trump en novembre, dates des élections de mi-mandat », signe de leur intention de désormais peser politiquement.

A la Une également, l’arrestation en Allemagne du leader indépendantiste catalan Carles Puidgemont

« Fin de cavale » titre Le Figaro, qui estime que « le président destitué de la Catalogne a été pris à son propre jeu », celui de collectionner les voyages en Europe tout en étant sous le coup d’un mandat d’arrêt. « Une arrestation qui parachève le lent et implacable travail de désarticulation du mouvement indépendantiste catalan par la justice espagnole » souligne le quotidien. Libération se demande de son côté si « l’indépendantisme catalan n’aurait pas reçu un coup fatal », alors que 5 autres leaders séparatistes ont été incarcérés vendredi. Car bien que vainqueurs des élections régionales, les indépendantistes n’arrivent pas à s’accorder sur l’identité de leur président. Résultat, explique Le Monde, « de nouvelles élections seront convoquées en juillet » si aucun candidat n’est investi d’ici le 22 mai. Avec le risque de nouvelles tensions avec Madrid.

Retour en France avec une affaire qui fait du bruit depuis la semaine dernière, cette violente intervention dans l’université de Montpellier

Cela s’est passé dans la nuit de jeudi à vendredi, des hommes cagoulés et armés ont violemment délogé des étudiants qui occupaient un amphithéâtre de la faculté de droit de la ville. Résultat, 4 blessés, 5 plaintes, deux enquêtes ouvertes et une démission, celle du doyen de la faculté. Le Figaro revient sur l’affaire et explique que le doyen est accusé d’avoir ouvert les portes aux assaillants, et pire selon les étudiants agressés, il serait à l’origine de cette opération coup de poing, ce qu’il dément formellement.

Libération s’interroge de son côté sur les liens entre les agresseurs et un mouvement régionaliste identitaire, la Ligue du Midi. Le journal publie un reportage sur le face-à-face tendu qui s’est déroulé samedi dans les rues de Montpellier entre les membres de ce groupe et des militants anti-fascistes. Ces derniers sont persuadés que des membres de la Ligue étaient parmi les agresseurs de la faculté de droit, un professeur serait lui aussi impliqué. Bref, un sérieux embrouillamini avec ce résultat : la faculté est fermée ce lundi.

La mouvance néo-fasciste qui inquiète également à Marseille et à Paris.

Le Monde consacre un article aux tensions qui agitent la cite phocéenne avec l’inauguration des locaux du Bastion Social, mouvement d’extrême droite déjà installé dans 4 autres villes françaises. Ce qui suscite la colère à Marseille plutôt connue pour ses organisations antiracistes et antifascistes. Mais le président du Bastion Social le jure, il faut n’y voir aucune provocation. Une position plus difficile à défendre pour les membres du GUD, ce syndicat étudiant d’extrême droite, qui ont fait irruption dans le lycée autogéré de Paris il y a dix jours, blessant sérieusement une jeune fille. Les Inrocks consacrent un article à l’affaire, expliquant que le lycée fait l’objet de dégradations régulières, étant installé près d’une zone prisé par la mouvance identitaire.

Et puis à lire sur RFI.fr, l’enquête de nos journalistes Marie Normand et Simon Rozé sur l’impact de notre consommation alimentaire sur la déforestation, en Amérique Latine notamment. Car quand vous achetez du poulet, il est bien souvent nourri avec du soja génétiquement modifié. Une culture intensive qui pousse des pays à sacrifier leurs forêts pour laisser la place aux champs de soja…

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